C’était irresponsable de ma part, je le regrette”,
» déclare cet homme d’une vingtaine d’années à la barre du tribunal correctionnel de Nantes. J’ai paniqué et j’ai appuyé sur la pédale.
ajoute le technicien d’entretien connu de la justice pour deux usages de stupéfiants et deux conduites en état d’ébriété. Ce jeudi 14 novembre 2024, il lui est reproché un refus d’obtempérer aggravé par trois circonstances : un excès de vitesse, une conduite sans permis ni assurance et un taux d’alcool au volant supérieur à deux grammes par litre de sang. L’homme paraît libre, le juge des libertés et de la détention n’ayant pas suivi le parquet qui demandait son placement en détention provisoire. La case de la prison s’est approchée,
fait la leçon au procureur.
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Un cube de rhum de trois litres
Les faits remontent au vendredi 27 septembre. Vers 16h30, le prévenu a été flashé à 140 km/h sur la voie rapide entre La Marne et Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Il conduit la voiture d’un ami avec qui il a passé la nuit précédente à partager un cube de rhum de trois litres
et des phoques. Les deux hommes ont pour point commun d’être sous le coup d’une suspension de permis pour conduite en état d’ébriété. Par crainte de sanctions futures, le prévenu décide d’échapper au contrôle des motards de la gendarmerie. S’engage alors une course-poursuite d’une quinzaine de minutes avec des pointes à 200 km/h. Après une première déviation, le prévenu repart à contresens et percute un taxi transportant un jeune homme revenant d’une journée de rééducation.
“Il ne se rend pas compte des conséquences”
Il ne se rend pas compte des conséquences bien plus désastreuses que cela aurait pu avoir.
glisse la victime, qui s’en sort – comme le prévenu et le chauffeur de taxi – grièvement blessés. Pourquoi as-tu pris le volant ? interroge le président.
Je ne pensais pas avoir un tarif aussi élevé, je voulais rendre service à mon petit ami en venant le chercher après le travail.
répond le prévenu. Parfaitement intégré, sa carrière a été marquée par le divorce de ses parents, à partir duquel sa consommation d’alcool et de cannabis n’a fait qu’augmenter.
Le tribunal l’a condamné, conformément aux réquisitions du parquet, à huit mois de mise à l’épreuve avec obligation d’indemniser les victimes. Durant les deux prochaines années, le jeune homme devra suivre une cure et se verra interdire de repasser son permis.