Selon des études, en France, 1 bébé naît prématurément toutes les 8 minutes. Que ce soit en France ou en Guadeloupe, le taux de prématurité a augmenté ces dernières années. En 2021, il était de 10 % en Guadeloupe.
Les résultats de l’Enquête nationale périnatale (ENP) 2021 dans les DROM menée par l’Orsag, l’Observatoire régional de santé de Guadeloupe, l’ARS, l’Agence régionale de santé et Santé publique France, indiquent que le taux de naissances prématurées reste élevé.
En Guadeloupe et à Saint-Martin, 690 et 93 naissances ont été enregistrées à l’ENP-DROM 2021.
Les résultats de l’enquête montrent que les indicateurs de santé périnatale en Guadeloupe restent préoccupants.
Prématurité, correspondant à un âge gestationnel inférieur à 37 semaines (semaine d’aménorrhée). La tendance semble montrer que la prématurité concerne plus souvent les naissances en Guadeloupe (10,2 % contre 7,0 % en France métropolitaine, sans différence significative).
Le taux de prématurité et la proportion de naissances de bébés de faible poids (
Ce taux était de 6,6% en 2022, en France.
Injections de corticothérapie prénatale, permettant la maturation fœtale ont été recommandés chez les femmes à risque d’accouchement prématuré. Ces injections ont été administrées à 7,1 % des femmes guadeloupéennes, majoritairement avant 34 semaines (entre 95,0 et 99,9 % des cas).
Une menace d’accouchement prématuré nécessitant une hospitalisation est survenue chez 6,4 % des femmes guadeloupéennes.
En Guadeloupe et à Saint-Martin, le taux de naissances prématurées (parmi les naissances vivantes) est passé de 11,4 % en 2010 à 9,6 % en 2019. En France métropolitaine, le taux était de 6,1 % en 2019. En 2019, le taux de naissances prématurées en La Guadeloupe est nettement plus élevée qu’en France.
En France métropolitaine comme dans les territoires d’outre-mer, la prématurité touche plus d’une grossesse multiple sur deux, selonle Département de Recherche, d’Études, d’Évaluation et de Statistique.
Selon l’ENP 2021, les facteurs médicaux connus pour être associés à la prématurité (obésité, hypertension artérielle ou encore prééclampsie) étaient retrouvés dans des proportions plus élevées qu’en France.
En 2014, l’étude Timoun menée par l’Inserm, Institut national de la santé et de la recherche médicale, entre 2004 et 2007, révélait que le chlordécone, ainsi que d’autres facteurs médicaux et sociodémographiques, pourraient expliquer qu’en Guadeloupe le taux de prématurité soit plus élevé qu’en Guadeloupe. France.
L’étude a mis en évidence les facteurs de risque connus qui favorisent les naissances prématurées :Pathologies liées ou non à la grossesse comme l’hypertension, le diabète gestationnel, les infections urinaires, ainsi que l’asthme.
Un âge maternel élevé favoriserait également les naissances prématurées. Le risque est également accru pour les femmes obèses ou en surpoids.
Plus surprenant, les femmes qui vivent sans leur partenaire dans leur famille sont plus exposées que les autres. Cependant, dans la mesure où les familles monoparentales sont plus nombreuses en Guadeloupe qu’en France, cela expliquerait en partie le taux de naissances prématurées presque trois fois plus élevé.
Enfin, l’étude de l’Inserm indiquait avoir «a mis en évidence une relation entre la catégorie d’exposition au chlordécone et la durée de la gestation (…) Le risque d’accouchement prématuré était significativement augmenté avec l’augmentation des catégories d’exposition« .
Selon les auteurs de l’étude, cela pourrait s’expliquer par «l’action de la chlordécone sur les récepteurs des œstrogènes et/ou de la progestérone in vitro et in vivo, qui jouent un rôle déterminant dans le déclenchement de l’accouchement« .
La conclusion de l’étude n’incite pas forcément à l’optimisme, précisant que le taux de prématurité pourrait continuer à augmenter dans les années à venir.