Comment expliquez-vous cette baisse notable des stocks alimentaires à mi-année ?
« Nous enregistrons une baisse des dons des industries agroalimentaires qui a un impact direct sur nos stocks de conserves et de plats cuisinés. Même tendance pour les dons de l’agriculture. Et pour la deuxième année consécutive. Cette situation a conduit la Banque Alimentaire du Finistère à réaliser 50 000 € d’achats ; 15 000 à 20 000 € pour l’établissement de Quimper. Il s’agit d’une somme très conséquente pour notre association et d’un recours inhabituel. D’où l’importance de ces trois jours de collecte auprès de tous les citoyens. L’année dernière, la générosité des gens a permis de récolter ici 20 tonnes de produits. »
Pensez-vous que les besoins ont également augmenté ?
« Pas exactement. Sur le secteur de Quimper, la population à laquelle nous nous adressons s’est élargie et a des besoins différents. Concrètement, nous aidons une association étudiante depuis la rentrée, mais ne distribuons plus à un centre évangélique qui comptait une centaine de bénéficiaires. Autrement dit, un peu moins de volume, mais dans des denrées alimentaires qui coûtent plus cher, du fait des formes de conditionnement. Dans le Finistère, nous accompagnons 9 000 personnes en situation de précarité à travers 140 associations ou organismes partenaires. Nos chiffres 2024 ne seront consolidés que début 2025. Mais la tendance est plutôt à la stabilisation. Attention : je sais que plusieurs épiceries sociales ont vu le jour dans le département. Ils absorbent sans doute une partie de la demande que l’on ne voit pas. Tout comme celui soutenu par les Restos du coeur et le Secours populaire depuis toujours. »
À la Banque Alimentaire, pensez-vous que la pauvreté s’aggrave ?
« Il existe une analyse nationale montrant qu’il n’y a jamais eu autant de pauvres en France depuis 1996. Selon l’Insee, le pays sort de la crise inflationniste avec un taux de pauvreté supérieur à celui qu’il avait à son entrée : ce taux est passée de 13,4% en 2021 à 14,5% en 2023. En France, les bénéficiaires de la Banque Alimentaire sont 30% de plus qu’en 2018. En première ligne face à la montée de la précarité, la Banque Alimentaire est un soutien indispensable pour 2,4 millions de personnes. »
De quoi avez-vous principalement besoin à Quimper ?
« Bénévoles », je veux dire en premier. Des bénévoles qui viendront aider à la collecte pendant deux ou six heures, pendant une journée ou trois, entre le vendredi 22 novembre et le dimanche 23 novembre, dans l’un des 230 magasins du Finistère partenaires de l’opération cette année. Une cinquantaine de Quimperois, des lycéens, des scouts et quelques entreprises se sont déjà mobilisés pour apporter leur aide dans l’un ou l’autre des douze magasins du secteur. Il reste encore des créneaux à pourvoir. Il suffit de s’inscrire via le site jeveuxaider.gouv.fr. »
Et pour reconstituer les stocks alimentaires, quelle est la meilleure priorité ?
« Pour le centre de Quimper, nous prenons tout ce qui est des plats préparés en portions individuelles ; viandes en conserve; et les différents aliments qui composent un petit-déjeuner classique. Les pâtes, c’est bien, mais bon… En plus de la nourriture, on prend aussi des produits d’hygiène : dentifrice, savon, shampoing, serviettes hygiéniques… »
Pratique
Finistère Food Bank, 47, avenue Pierre-Mendès-France. Such. 02 98 53 48 11. Website: ba29.banquealimentaire.org
France