Le 5 novembre 2018, quelques heures seulement après les effondrements de la rue d’Aubagne, alors que les secours cherchaient encore désespérément des signes de vie dans les décombres, la majorité Gaudin provoquait l’étonnement et la colère en évoquant «forte pluie» des jours précédents pour expliquer le drame.
Une thèse de la catastrophe naturelle, destinée impudemment à détourner l’attention de l’incurie de la Ville en matière d’habitat indigne, dénoncée à coups de slogans et de banderoles brandies sous les fenêtres de la mairie lors des grandes manifestations qui ont suivi les événements. Avant d’être largement battu par les enquêteurs puis les magistrats du centre collectif des accidents.
“En aucun cas le déclencheur”
Six ans plus tard, cette piste de pluie revient, presque en aparté, à la barre du tribunal correctionnel. Sans beaucoup plus de succès auprès des deux experts désignés pour réaliser une étude géotechnique. “Vos recherches pluviométriques montrent qu’en octobre 2018, il y avait 263 millimètres (pluie). Une augmentation de 291 % par rapport à l’automne 2017», résume le président Pascal Gand.