Margaux Fodéré // Crédits : Matthieu Delaty / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
07h09, 15 novembre 2024modifié pour
Après les retraites et l’électricité, le gouvernement revoit une nouvelle fois son budget. Cette fois, il envisage de revenir sur la baisse des charges. Ce faisant, il mettrait un terme à certaines économies et au projet de « démicrocardisation » de la France.
Après les retraites et l’électricité, le gouvernement fait marche arrière. Il envisage de revenir sur la baisse des charges. Dans sa version initiale, le texte prévoyait d’augmenter le coût du travail au niveau de salaire le plus bas. Mais face à la levée de boucliers du patronat et surtout des députés EPR, le gouvernement pourrait partiellement renoncer. Ce faisant, il mettrait un terme à certaines économies et au projet de « démicrocardisation » de la France.
En effet, des exonérations de charges pourraient bien être maintenues sur les rémunérations au niveau du SMIC. Un déclin qui agace Cyril Chabanier, le président de la Confédération française des travailleurs chrétiens.
«Si le Premier ministre change d’avis, nous ne résoudrons pas le problème des pièges à bas salaires et nous ne parviendrons pas à ‘désaccentuer’. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans le même contexte qu’il y a quelques années, où il fallait absolument réduire le taux de chômage, et donc inciter les entreprises à embaucher au salaire minimum. Aujourd’hui, la question n’est plus d’embaucher au salaire minimum. c’est le faire progresser, les faire évoluer”, raconte-t-il sur Europe 1.
Favoriser la dynamique salariale
En réalité, pour certains experts, la proposition initiale du gouvernement visait principalement à renflouer les caisses de l’État, plutôt qu’à « désemcardiser » la France. Les discussions entre parlementaires pourraient donc être l’occasion de réellement y réfléchir, estime Antoine Bozio, directeur de l’Institut des politiques publiques. « Le débat qui a lieu aujourd’hui est de savoir comment garantir que nous encourageons davantage la dynamique salariale. C’est-à-dire favoriser les augmentations de salaire lorsque l’on progresse dans notre carrière salariale», explique-t-il.
Pour l’instant, rien n’est fait. Le gouvernement espère trouver un compromis dans les prochains jours.