Ce samedi 15 juin 2024, comme dans plusieurs villes de France, les syndicats ont lancé un appel à manifester à Laval (Mayenne) contre l’extrême droite, à 17 heures, place des Droits-de-l’Homme. Une mobilisation en réaction aux résultats des élections européennes qui ont vu, dimanche 9 juin, le Rassemblement national finir largement en tête, y compris en Mayenne.
Au Mans (Sarthe), le 10 juin, une manifestation contre l’extrême droite a rassemblé 1 000 personnes. A Rennes (Ille-et-Vilaine), 15 000 manifestants sont attendus ce samedi 15 juin. A Angers, 2 000 personnes ont manifesté dans la matinée.
À Laval, quelle sera l’ampleur de la mobilisation ce samedi 15 juin, surtout avec une météo imprévisible ? Qu’en est-il des mobilisations précédentes, également contre l’extrême droite ?
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Plusieurs événements
A regarder dans le rétroviseur, aucune mobilisation contre l’extrême droite n’égale, en nombre de manifestants, celle du 1euh Mai 2002. Cette année-là, lors de l’élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen, candidat du Front national, crée la surprise en dépassant le socialiste Lionel Jospin et en accédant au second tour, face au président sortant Jacques Chirac. Un tremblement de terre.
Dès le soir du premier tour, le 21 avril 2002, des manifestations spontanées sont organisées à Laval pour protester contre l’extrême droite.
Durant les deux semaines entre les deux tours, tous les soirs à 18 heures, des rassemblements avaient lieu place du Jet-d’eau. Le mercredi 24 avril, 500 lycéens ont participé à une « manifestation anti-FN » et le lendemain, jeudi 25 avril, plus de 3 500 lycéens sont descendus dans les rues de Laval.
800 manifestants en 2017
1euh-Mai, fête du Travail, 6 000 personnes se rassemblent au centre-ville de Laval. « Pas de Le Pen », « Avec Le Pen, l’avenir est douloureux » sont quelques-uns des slogans qui figurent sur les pancartes brandies par les manifestants. Le défilé se déroule dans le calme. Ce jour-là, 1,5 million de Français et de Françaises ont défilé, dont 500 000 à Paris.
A terme, le Président sortant sera largement réélu, bénéficiant notamment d’un « front républicain ». En Mayenne, Jacques Chirac a obtenu une écrasante majorité avec 90,22 % des voix.
En 2017, lors de l’élection présidentielle, le Front National accède à nouveau au second tour. Marine Le Pen affronte Emmanuel Macron. Comme en 2002, le résultat a provoqué un tollé suivi d’une mobilisation pour protester contre la présence de l’extrême droite.
Le 17 mai, entre les deux tours, 800 personnes se sont rassemblées à Laval, répondant notamment à l’appel de plusieurs artistes locaux. « Lorsque nous avons lancé notre appel à un rassemblement, je n’aurais jamais pensé qu’autant de personnes viendraient » lance un organisateur. “Le discours du FN s’est banalisé” notons cependant plusieurs participants. L’objectif est d’inciter à voter contre la fille de Jean-Marie Le Pen au second tour, mais aussi de réduire la tentation de voter blanc, contre Emmanuel Macron.
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Le nombre de manifestants ce jour-là semble cependant insignifiant comparé aux 6 000 manifestants du 1euh Mai 2002, malgré l’avènement des réseaux sociaux qui permettent de relayer rapidement l’annonce de cette mobilisation.
A noter que si la mobilisation « anti-FN » du 1euh Mai 2002 fut exceptionnel par son ampleur, les chiffres seront pulvérisés quelques années plus tard lorsque, le 11 janvier 2015, 12 000 personnes qui défilaient à Laval après le choc provoqué par les attentats contre Charlie Hebdo.
Avait-on déjà vu une telle foule rassemblée à Laval ? Peut-être le 21 août 1944, lors de la visite officielle du général de Gaulle dans la ville libérée.
Ce jour-là, une foule immense, mais dont le nombre exact est inconnu, s’est rassemblée pour accueillir celui qui incarne la France libre, en quête de légitimité.
