Cette décision s’inscrit dans une démarche plus large visant à favoriser « un langage compréhensible par tous et respectueux des règles» grammatical. Utilisé pour inclure à la fois les formes masculines et féminines dans des mots tels que « étudiant », le point médian est considéré par ses partisans comme un outil d’égalité linguistique.
Or, pour ses détracteurs, cela constitue un obstacle à la lecture et à la maîtrise des règles du français, notamment chez les plus jeunes. Selon Valérie Glatigny, « modifier l’écriture pour la rendre inclusive sans tenir compte des règles orthographiques et grammaticales complique l’apprentissage du français », partage leRTBF.
Cette question avait en effet déjà été évoquée en juillet, dans le programme politique que les gouvernements de Wallonie (d’une coalition de droite et de centre droit) et de la Fédération Wallonie-Bruxelles (de la même coalition) souhaitent appliquer au cours des cinq prochaines années. années.
En effet, ils avaient déjà annoncé dans leur accord majoritaire l’abandon de l’écriture inclusive dans les communications officielles, mais sans en évoquer explicitement jusqu’à présent le point médian.
Dans ces déclarations de politique régionale (DPR) et déclarations de politique communautaire (DPC), on peut lire notamment : «Modifier l’écrit dans le but de le rendre plus inclusif, sans tenir compte des règles grammaticales ou orthographiques, complique l’accès à l’information pour les citoyens les plus vulnérables, notamment dans leurs contacts avec les administrations et complique l’apprentissage de la langue française.« . L’interdiction n’est donc pas si surprenante, bien au contraire : elle s’inscrit dans la continuité d’une politique annoncée.
Féminisme : oui, ligne médiane : non
Pour rappel, l’écriture inclusive vise à rendre visible la diversité de genre dans le langage, et par extension, à promouvoir l’égalité symbolique entre les hommes et les femmes. Son adoption répond à la volonté de réformer un langage perçu comme historiquement sexiste, où le masculin domine le féminin dans les règles grammaticales (la soi-disant « règle deprévalence des hommes»).
En féminisant les termes professionnels ou en utilisant des formules neutres, l’écriture inclusive cherche à refléter l’évolution des mentalités et des sociétés vers plus d’égalité.
Pour autant, cette interdiction pour le ministre belge ne remet pas en cause la féminisation des titres, professions et fonctions adoptée en 2022. »Cette réforme représente une avancée majeure», a-t-elle précisé, soulignant que la féminisation du langage est maintenue, contrairement à l’écriture inclusive impliquant des modifications typographiques.
Pour les partisans d’une écriture inclusive, cette décision freine les progrès vers une représentation plus égalitaire des genres dans le langage. Ils considèrent que refuser l’usage du point médian revient à ignorer la dynamique d’évolution des langues dans un contexte social où la diversité doit être mieux reflétée.
La France avant la Belgique
En France, un débat similaire a animé les sphères politique et éducative. En octobre 2023, le Sénat a adopté un projet de loi visant à «lutter contre les excès» d’écriture inclusive. Toutefois, cette question attend d’être examinée par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale et par l’Assemblée nationale elle-même.
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Beaucoup d’encre a coulé au fil de ces débats. En France, par exemple en 2023, les étudiants invoquaient le principe de «liberté académique» pour s’opposer aux interdictions ou aux recommandations contre l’utilisation de l’écriture inclusive.
À ce jour, aucun calendrier précis d’application de l’interdiction médiane n’a été communiqué en Belgique.
Crédits photo : Antonio Ponte/CC BY-NC-SA 2.0
Par Clotilde Martin
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