« Dès dimanche soir, les agriculteurs de la Somme commenceront à bâcher des routes stratégiques, des ronds-points avec des messages très forts, notamment axés sur les accords de libre-échange avec le Mercosur.», annonce Denis Bully, président de la FDSEA80, invité de France Bleu Picardie ce vendredi matin. « L’idée est aussi de renommer les villes et villages du département avec des noms de villes du Brésil, d’Argentine, etc. pour faire réagir nos concitoyens.“
Alors que les syndicats promettent une reprise de la mobilisation dans les prochains jours, un rassemblement doit avoir lieu à Amiens lundi, »à partir de 15 heures devant le cirque Jules Verne afin d’alerter le préfet qui représente les services de l’Etat et par la même occasion d’avoir une mobilisation importante également des élus qui pourraient porter nos inquiétudes au plus haut niveau »ajoute Denis Bully, qui précise que les actions s’étaleront sur plusieurs mois. « Nous envisageons d’étaler ces actions jusqu’à la fin de l’année, au moins dans un premier temps, sur tous les aspects réglementaires qui n’ont pas été résolus suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, puis de reprendre une série d’actions avec la grande distribution et la loi EGALIM. , puisque nous allons entrer dans une période intense de négociations ».
« De nombreux parlementaires nous apportent leur soutien »
Alors que certains agriculteurs expriment leur peur des dérives et d’un mouvement difficile à canaliser, le président de la FDSEA80 se veut rassurant. “Ce que je veux, c’est avoir des événements propres ; il n’est pas question de dérapages. Nous sommes avant tout des chefs d’entreprise, des personnes responsables. Nous devons faire entendre notre voix, notamment sur les accords du Mercosur, qui risquent de mettre en péril nombre de nos exploitations agricoles et même si les agriculteurs se résignent parce que nous sentons qu’il y a une force qui veut écraser et imposer ces accords, il faut y croire. jusqu’à la fin. »
À la demande de Julien Dive, député LR de l’Aisne et invité plus tôt dans la matinale spéciale de France Bleu Picardie, « De nombreux parlementaires nous apportent également leur soutien, quelle que soit leur couleur politique», renchérit Denis Bully face au traité du Mercosur. « Il est hors de question d’accepter des quotas importants pour l’importation de viande produite selon des normes sanitaires et environnementales qui ne sont pas les nôtres. C’est aussi mettre en danger notre modèle agricole qui est vertueux à bien des égards, en termes de qualité, en termes de respect de l’environnement, je pense qu’il faut absolument être vigilant sur tous ces sujets.
« Nous allons continuer à faire pression »
Après les mobilisations du début de l’année, le gouvernement a fait des annonces pour calmer la grogne, mais Denis Bully déplore qu’elles aient été peu suivies. “C’est vrai que nous avons entendu le gouvernement. Le problème est qu’entre temps, il y a eu la dissolution de l’Assemblée nationale qui a bloqué tout travail parlementaire. Des textes de lois, des décrets, des annonces avaient été faits et aujourd’hui, il faut tout repartir de zéro. Nous continuerons à faire pression.» Pour la FDSEA, il faut aller plus loin, avec des mesures rapides « un soutien aux exploitations qui ont de gros problèmes de trésorerie. Il faut aussi, au niveau réglementaire, poursuivre le travail qui a été entamé l’hiver dernier, où nous avons obtenu à l’époque la suppression de la jachère, la défiscalisation sur le GNR, (diesel non routier), des simplifications, mais il reste encore beaucoup à faire. de travail à faire sur la réglementation. Le président de la FDSEA de la Somme suivra bien sûr l’entretien du Premier ministre Michel Barnier, ce vendredi à partir de 13 heures sur France Bleu, invité de Ma France.