« J’ai beaucoup d’admiration pour les créateurs d’entreprise qui partent de zéro ! Ils doivent non seulement posséder les connaissances techniques indispensables à leur métier, mais apprendre tout le reste en un temps record. Et dans les domaines à la pointe de la technologie, il faut souvent attendre cinq ou six ans avant le premier euro de chiffre d’affaires… C’est une chance, pour l’économie de la Charente-Maritime, que notre territoire soit attractif pour ces profils. »
Thierry Hautier, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Charente-Maritime, se concentre volontiers sur un nom en particulier : celui d’Arthur Léopold-Léger. Le président et fondateur d’Elixir Aircraft à La Rochelle, 40 ans, fait partie des nombreuses figures de cette génération montante de décideurs économiques prêts à prendre la relève dans les secteurs d’avenir ou à tracer de nouveaux sillons de développement économique. locale.
Retour à La Rochelle
En 2014, le jeune ingénieur a pour ambition de concevoir et produire un avion léger innovant pour les écoles de pilotage. Un projet qui est devenu l’un des paris industriels les plus passionnants du moment avec déjà 180 créations d’emplois et la perspective d’en créer 500 rapidement. Et c’est avec un stage de création d’entreprise, organisé par la chambre consulaire, que l’aventure a commencé. Avant de passer par l’incubateur départemental (incubateur d’entreprises) et le soutien de la Technopole de la Communauté Urbaine de La Rochelle.
Commissaire générale de Grand Pavois Organisation depuis janvier, Anaïs Lheureux a frappé à une autre porte de la « fabrique de managers » propre à la Charente-Maritime. Celui du Groupe Excelia. « En 2011, on disait encore Sup de Co La Rochelle », se souvient le Limoges de 34 ans. Après un master en administration des affaires (MBA) en tourisme, direction Paris et Amaury organisation sportive. Puis des missions indépendantes l’amènent à se tourner vers la côte atlantique. « Je souhaitais retrouver la qualité de vie d’une ville balnéaire de taille moyenne. Et j’avais adoré La Rochelle pendant mes études… »
Le réseau des anciens l’alerte d’un poste à pourvoir. En août 2018, elle devient responsable des partenariats et des relations publiques du salon Rochelais à flot. Avant d’être promu à la tête d’un événement annuel incontournable pour la filière nautique locale et régionale.
« Je souhaitais retrouver la qualité de vie d’une ville moyenne en bord de mer. Et j’avais adoré La Rochelle pendant mes études… »
« Répondre aux besoins de recrutement des entreprises locales fait clairement partie de nos missions », souligne Onelia Lamarre, directrice des relations corporatives et talents chez Excelia. Si le rayonnement de l’école est national, « 16 % de nos 45 000 anciens élèves vivent en Nouvelle-Aquitaine ». A la fin de sa formation, « un jeune dispose de deux à trois offres d’emploi » et la proximité géographique avec le campus de La Rochelle constitue un avantage pour les recruteurs dans la bataille des meilleurs profils. Futurs salariés, dirigeants, créateurs ou repreneurs d’entreprises à qui Excelia entend offrir l’opportunité d’une formation pluridisciplinaire, en créant des passerelles entre ses écoles de commerce, de tourisme et de communication.
Une orientation stratégique partagée par l’Eigsi, à La Rochelle. L’école privée, classée Eespig (établissement d’enseignement supérieur d’intérêt général), forme des ingénieurs généralistes « immédiatement employables », indique son directeur, Frédéric Thivet. L’année dernière, 423 personnes ont obtenu leur diplôme. Autant dire que le tissu économique charente-maritime, constitué de seulement 0,8% d’entreprises de plus de 50 salariés, ne peut en absorber qu’une faible partie.
Alstom, Nautitech…
Mais leur polyvalence est un atout pour trouver un emploi ou créer une activité localement. Exemples à l’appui : « Le directeur technique d’Alstom à Aytré et celui de Nautitech, à Rochefort, nous ont rendu visite, tout comme le directeur général de Bénéteau, en Vendée, ou les fondateurs des Ateliers Gonnel à La Rochelle, concepteurs d’un vélo en bois et carbone. … »
L’incubateur, soutenu par le Conseil Départemental, accueille 12 à 15 porteurs de projets par an, dont un tiers aboutissent à la création d’entreprise. Futures locomotives de l’économie locale ?
Excelia Group et l’Eigsi s’inscrivent bien entendu dans un réseau plus large de structures (université, centre de formation Cipecma à Châtelaillon, accélérateur de tourisme durable Lekko, etc.) capables de faire tourner les rouages d’une « usine à leadership ». » qui contribue clairement à l’émergence de nouveaux talents pour le renouveau de l’économie en Charente-Maritime.