l’essentiel
C’est en renouvelant son titre de séjour en France que Peter Scott, un Anglais installé à Porte-du-Quercy depuis 1988, a eu la surprise de sa vie. Il découvre qu’il est un enfant adopté et parvient à retrouver sa famille.
« Grâce au Brexit, j’ai appris que j’étais une enfant adoptée ! » s’étonne encore Peter Scott, qui vit à Porte-du-Quercy depuis 36 ans. Il y a cinq ans, fin 2019, le Brexit lui imposait le renouvellement de son titre de séjour, avec une liste de documents à fournir, notamment un acte de naissance complet. A 74 ans, ce plaisantin et espiègle pince-sans-rire va vivre le choc de sa vie.
N’ayant jamais eu qu’un simple acte de naissance, il contacte les services de l’état civil anglais pour obtenir le bon document. On lui explique alors que l’acte de naissance qu’il possède, sans les noms des parents, a été attribué aux enfants adoptés. « Ça a été un choc ! Personne ne nous avait jamais rien demandé jusqu’à présent, s’étonne-t-il, ni pour le passeport, ni pour notre mariage. J’ai été étonné ! « .
Grâce à un test ADN aux USA, il retrouve sa famille…
Quelques semaines plus tard, le bon acte de naissance arrive, avec le nom de sa mère biologique. Mais il n’a qu’un seul nom. Et sa mère est morte. C’est alors qu’avec sa femme Zoé, Peter Scott va mener une véritable enquête pour retrouver ses origines. Il réalise un test ADN aux Etats-Unis qui lui permet de retrouver des membres de sa famille biologique en obtenant un nom qui possède le même ADN que lui (seulement 4% !), celui de la fille d’un neveu, d’établir un premier contact et de tracer l’histoire de sa vie.
Né le 24 avril 1945 à Haslemere en Angleterre, Peter a été abandonné à la naissance par sa mère qui l’a confié à sa propre sœur afin qu’elle le place en adoption. Elle est déjà fiancée à un ingénieur prisonnier en Allemagne et ne veut pas de cet enfant dont elle cachera toujours l’existence à son compagnon qu’elle épouse en juillet 45, à son retour de captivité. Peter fut adopté le 15 juin 1945 par le couple Scott, à Portsmouth. Sa mère adoptive a 20 ans. C’est la fin de la guerre. Le mari est marin, souvent absent. « Elle n’était pas gentille, se souvient Peter, et je ne l’aimais pas beaucoup. Personne ne s’intéressait à moi, j’étais tenu à l’écart. Heureusement il y avait ma grand-mère qui prenait grand soin de moi. Quand j’avais 9 ans, mes parents ont divorcé. Ma mère s’est remariée et a eu une petite fille. Surmontant les épreuves grâce à son optimisme et sa joie de vivre, il quitte très jeune ce foyer sans amour.
Au printemps, son frère le rejoindra dans le Lot pour fêter ses 80 ans
Après le choc de la surprise, retrouver sa vraie famille a bouleversé sa vie. «J’étais tellement heureux! J’ai appris qu’après moi, ma mère biologique avait eu deux filles et deux garçons, dont l’aîné, Graham, est né 13 mois après moi. En mars 2022, il reçoit à son domicile, à Porte-du-Quercy, son neveu Andrew, le fils de Graham, qui vit en Irlande. Puis c’est Graham qui viendra d’Afrique du Sud rencontrer son frère dans le Lot en septembre 2022. Leur ressemblance physique est frappante. « L’émotion était forte, mais tout s’est fait naturellement. Il est comme moi, nous nous ressemblons. Il aime plaisanter, c’est un bon vivant. C’était extraordinaire ! « . En mars 2024, Zoé et Peter partiront en Afrique du Sud, près du Cap, pour trois semaines. « Les meilleures vacances de ma vie ! » dira Pierre. « Je les attends au printemps, pour fêter mes 80 ans », s’impatiente-t-il. Ce qui s’est passé est tellement incroyable.