des élus manifestent et des habitants pas convaincus

des élus manifestent et des habitants pas convaincus
des élus manifestent et des habitants pas convaincus

Un Pugnac, comme dans 27 communes de Haute-Gironde, Les éboueurs ne ramassent plus les déchets devant la porte. Depuis le début de l’année, dans cette commune de 2 400 habitants, vous devez déposer vos déchets dans des poubelles qui s’ouvrent avec des fiches individuelles, installées par Le Smicval, le syndicat paritaire qui gère les déchets. Un système peu apprécié de ses habitants. «C’est un gâchis sans nom. On empile les sacs poubelles dans le coffre, dans le garage. » Juliette gémit. “Quand j’ai des enfants, c’est deux à trois poubelles par semaine” raconte cet habitant de Saint-André-de-Cubzac, commune également concernée.

Bart n’accepte pas ce changement d’habitude. « Je ne vois pas pourquoi nos poubelles ont été emportées. J’ai 56 ans, j’ai toujours vu passer des éboueurs, ça marchait très bien. Cet habitant du centre-ville dénonce les dépôts sauvages dans les points de collecte. « Moi, si les poubelles sont pleines, je rentre chez moi avec mes poubelles. Les autres, ils les laissent là.” dit-il en montrant des photos prises avec son téléphone. Pour un autre résident du centre-ville, qui transporte un sac dans le coffre et un autre sur la banquette arrière, le problème c’est le prix, “J’ai payé plus cette année que l’année dernière et en plus, c’est moi qui ramène mes poubelles.” il se plaint.

Les habitants transportent leurs déchets dans leur voiture jusqu’aux points de collecte. © Radio-
Thomas Coignac

Le Smicval représente au total 137 communes. 27 sont déjà passés à ce modèle. Huit autres devraient suivre d’ici la fin de l’année. Pour d’autres, dont les 45 communes appartenant à la communauté d’agglomération de Libourne, on attendra au moins les élections municipales de 2026. Mais ce jeudi, 52 maires manifesteront contre ce changement annoncé. Une nouvelle action, alors qu’un collectif « Ne touchez pas à mes poubelles » est déjà constitué. L’affaire est même remontée jusqu’à l’Assemblée nationale, lorsque la députée (RN) Edwige Diaz, élue en Haute-Gironde, a fait adopter un amendement citant cette réforme.

Le budget ayant été rejeté par les députés, l’amendement ne sera probablement pas retenu. Mais cela montre tout de même la résonance prise par le sujet.

Le « sentiment » d’un service public moins efficace

De son côté, le président du Smicval, Sylvain Guinaudie comprend le “sentiment” un affaiblissement du service public. Mais il défend l’accessibilité 24h/24 et 7j/7 de ces points de collecte. Il explique que cette mesure est construite « pour répondre aux obligations réglementaires, et face à des coûts que nous ne pouvons pas contrôler ». Malgré les critiques, il salue le soutien des habitants. Ceux qui sont concernés « trier beaucoup mieux », note-t-il. « La quantité de déchets ménagers est passée de 200 kilos par an et par habitant à 140 ». Moins de gaspillage signifie moins de coûts, calcule-t-il, et une baisse des impôts pour les habitants. « Le taux des communes passant au point de contribution collective a augmenté de 0,8 %. Les autres, de 7 à 8 %.

Il a trouvé un allié dans la plus grande commune concernée par ce nouveau dispositif : Saint-André-de-Cubzac et ses 13 000 habitants. Il faut dire que la maire socialiste Célia Monseigne faisait partie du bureau du Smicval qui a pris la décision de changer de modèle. “Il n’y a pas de système magique”, tempère-t-elle. « Avant la réforme, on avait des gens qui laissaient leurs poubelles sur les trottoirs toute l’année. Et dès qu’il y avait du vent, on retrouvait tout le contenu des poubelles sur les routes. » fait remarquer l’élu.

18 mois après le changement de système, elle constate quelques dépôts illégaux, loin d’être majoritaires. Mais, “Je vois beaucoup de gens faire le tri, notamment des jeunes”, assure-t-elle. Pas sûr que ce discours convainque les nombreux réfractaires, qui se réunissent donc ce jeudi.

 
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