Nous reprendrons la route à partir de lundi prochain. Sur les vagues de France Interdans la matinée du mercredi 13 novembre, Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA), a appelé à une mobilisation nationale pour protester contre la signature d’un traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (lire ci-dessous).
Un appel que les organisations d’Indre-et-Loire s’apprêtent à suivre.
« Si le traité est signé, la France est foutue »
« Nous allons préparer ce week-end les mobilisations à venir la semaine prochaine »promet Frédérique Alexandre, présidente de la FNSEA 37. Si pour l’instant les tenants et les aboutissants n’ont pas été définis par le syndicat, ce dernier souhaite « pour commencer [son] action à partir de ce vendredi » à l’occasion du rendez-vous régional Ferme Expo, organisé au parc des expositions de Tours.
Du côté des autres forces syndicales du département, des rassemblements sont également attendus. « Nous avons prévu de nous mobiliser la semaine prochaine »» partage Didier Tranchant, président de la Coordination rurale 37. « À la Confédération Paysanne [de Touraine]nous sommes quelques-uns à vouloir nous mobiliser. Nous nous retrouverons ce jeudi en commission pour faire le point sur tout cela »confie Frédéric Gervais, co-porte-parole du syndicat.
Si le vent de colère persiste depuis plusieurs mois parmi les agriculteurs, le déclencheur de ces mobilisations concerne l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Le principal point de tension soulevé par les agriculteurs concerne la viande, qui pourrait être importée à bas prix d’Amérique du Sud, mais avec des normes d’élevage différentes de celles appliquées en France.
La FNSEA compte lancer les mobilisations à partir du lundi 18 novembre, date à laquelle s’ouvre le sommet du G20 au Brésil (du 18 au 19 novembre), où le traité commercial pourrait être signé.
Les élections en toile de fond
Un accord qui suscite la colère des agriculteurs d’Indre-et-Loire. « Le Mercosur, c’est de la viande traitée aux hormones. Nous faisons de la viande de qualité avec des normes et des réglementations, et d’un autre côté nous apportons tout et n’importe quoi »s’indigne Didier Tranchant de la Coordination rurale 37. « Si le traité est signé, la France est foutue. Nous allons importer des tonnes de viande qui ne respectent pas nos réglementations. C’est de la viande bon marché, qui sera inévitablement achetée.»» partage Xavier Maupoint, président des Jeunes Agriculteurs 37.
Même si tous les syndicats s’attaquent à ce traité, les manifestations risquent de ne pas converger. En effet, le spectre des élections aux chambres départementales d’agriculture, prévues en janvier prochain, pèse sur les mobilisations.
« Les syndicats ne se mêleront pas à la veille des élections. Tout le monde compte ses points », souligne Didier Tranchant, président de la Coordination rurale 37. “Le contexte des élections joue sur les mobilisations”, reconnaît Frédéric Gervais, co-porte-parole de la Confédération paysanne de Touraine.
Pour l’instant, les agriculteurs se préoccupent avant tout de leurs propres récoltes. « Nous accordons la priorité au travail dans les champs, car nous avons eu une très mauvaise année. Je ne vais pas forcer les agriculteurs à se mobiliser »admet Xavier Maupoint, président des Jeunes Agriculteurs 37.
L’accord commercial UE-Mercosur
Projet dont les discussions ont débuté en 1999, cet accord commercial concernerait les pays de l’Union européenne et ceux du Mercosur, une zone de libre-échange réunissant l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay.
Ce traité supprimerait les droits de douane entre l’UE et le Mercosur.
En conséquence, les pays sud-américains exporteraient de nombreux produits alimentaires à bas prix (viande, sucre, riz, soja, etc.), tandis que les pays européens commercialiseraient des technologies, des voitures et des produits pharmaceutiques.