un fardeau pour la classe moyenne

un fardeau pour la classe moyenne
un fardeau pour la classe moyenne

Depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19, les prix des médicaments au Maroc n’ont cessé d’augmenter, suscitant de vives inquiétudes au sein de la classe moyenne, déjà affectée par la hausse du coût de la vie. Cette hausse des prix des médicaments met en danger l’accès aux soins pour une large partie de la population, malgré les objectifs ambitieux du gouvernement visant à étendre la couverture santé à plus de 22 millions de Marocains.

Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a tiré la sonnette d’alarme mardi sur ce problème lors d’une intervention devant la commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants dans le cadre de la loi de finances 2025. a présenté des chiffres, indiquant que de nombreux médicaments au Maroc coûtent trois à quatre fois plus cher que les prix sur le marché international.

Cette situation, qualifiée d’inacceptable par le ministre, fait peser une charge écrasante sur les ménages marocains, tout en mettant à mal l’objectif de rendre les soins de santé accessibles au plus grand nombre.

Le ministre du Budget a fermement souligné la nécessité d’une réforme en profondeur des pratiques tarifaires appliquées aux médicaments dans le pays. Les médicaments, élément central des soins, représentent entre 30 et 40% du coût total des dépenses de santé au Maroc. En conséquence, les prix élevés limitent l’accès aux traitements, creusant encore davantage les inégalités en matière de santé. Pour la classe moyenne, ces coûts astronomiques rendent de plus en plus difficile l’accès aux soins essentiels, d’autant que de nombreux Marocains ne bénéficient pas d’une couverture sociale suffisante.

La pandémie de Covid-19 a accéléré la prise de conscience de l’importance d’un accès élargi aux soins de santé et d’une souveraineté pharmaceutique pour faire face aux crises sanitaires. Les ambitions du gouvernement d’étendre la couverture sociale visent à combler les lacunes actuelles en matière de protection de la santé. Cependant, cette initiative est mise à mal par les obstacles posés par les prix exorbitants des médicaments. Sans un changement d’orientation significatif, il sera difficile pour le gouvernement d’atteindre ses objectifs.

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La question des prix des médicaments touche également à l’équilibre entre production locale et importations. Lekjaa a dénoncé les pratiques de certains monopoles qui, selon lui, maintiennent artificiellement des prix élevés au détriment de la population. Ces pratiques nuisent à l’accessibilité des médicaments et entravent les efforts visant à bâtir une industrie pharmaceutique nationale compétitive.

Dans cette optique, il a souligné l’importance de renforcer la production locale de médicaments, secteur stratégique pour garantir la souveraineté sanitaire du pays. Selon Lekjaa, il est impératif que le Maroc adopte des politiques permettant la production locale de médicaments à des prix compétitifs, conformément aux normes internationales. Il a également ajouté que les médicaments qui ne peuvent pas être fabriqués localement devraient être importés, mais à des conditions qui ne pénalisent pas l’industrie locale. Cette approche vise à stimuler la concurrence tout en garantissant que les prix des médicaments restent abordables pour les Marocains.

Une proposition controversée sur la taxe à l’importation et la protection de l’industrie locale

En réponse aux inquiétudes exprimées par le ministre, le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) a proposé l’instauration d’une taxe à l’importation de 40% sur les médicaments présentant des alternatives locales. Cette mesure, selon le PJD, protégerait l’industrie nationale tout en renforçant l’autonomie pharmaceutique du Maroc. Pour le PJD, ne pas appliquer une telle mesure exposerait l’industrie nationale à une concurrence déséquilibrée, limitant sa capacité à se développer et à répondre aux besoins du marché national.

Mais cette proposition est loin de faire l’unanimité. Les critiques affirment qu’une fiscalité élevée pourrait paradoxalement augmenter le prix des médicaments importés, aggravant ainsi le problème pour les consommateurs. Dans ce contexte, Lekjaa a réitéré l’importance de la production locale, estimant que tant que celle-ci peut répondre à la demande, il n’est pas nécessaire d’importer à des prix élevés des médicaments accessibles à moindre coût à l’international. .

Face à l’urgence, le gouvernement s’empresse de mettre en place des mesures concrètes. Lekjaa a appelé à une révision des mécanismes de régulation des prix des médicaments, avec un accent particulier sur la transparence et l’équité. Une telle réforme bénéficierait non seulement aux citoyens, mais également à la viabilité du système de santé marocain, en réduisant le fardeau des dépenses en médicaments pour les ménages.

Par ailleurs, l’adoption de mesures de régulation des prix pourrait contribuer à contenir la spirale inflationniste qui mine le pouvoir d’achat des Marocains. Selon les experts, si les prix des médicaments continuent d’augmenter à ce rythme, l’accès aux soins deviendra un privilège réservé aux classes les plus aisées, un scénario que le gouvernement cherche à éviter.

 
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