Sa longue silhouette repose dans un terrain vague de la banlieue de Laval (Mayenne). Le Saint-Yves, l’un des deux derniers lavoirs à étages d’Europe, y vit des jours malheureux. Construit en 1905, classé monument historique en 1993, réhabilité en 1998, détruit et renfloué en 2009, il attend depuis quinze ans une restauration complète et un projet de réutilisation. Mais toujours rien à l’horizon.
« Très inquiète », l’association lavalloise Patrimoine en partagé (82 adhérents) a adressé une lettre ouverte aux élus. «Le bateau continue de se détériorer, faisant craindre une perte irréversible de ce témoin de la vie passée des Lavallois», écrit-elle. Et de poursuivre : « Nous demandons aujourd’hui un engagement concret, accompagné d’un calendrier clair et respecté pour la restauration de ce patrimoine inestimable. » Michel Rosiaux, président de l’association, rappelle que Laval Agglo, propriétaire du monument, a, aux termes de la loi, « la responsabilité de sa conservation ».
Depuis 2022, des travaux d’expertise et de protection rassurants ont eu lieu. Les travaux ont été chiffrés à 1,85 million d’euros et leur finalisation annoncée pour la fin du mandat, en 2026. « On peut comprendre que le projet ne soit plus prioritaire, compte tenu des contraintes budgétaires actuelles », précise Michel Rosiaux. Mais il y a beaucoup trop de flou… » D’autant que le Saint-Junien, jumeau du Saint-Yves, amarré sur les quais de Mayenne, est fermé au public depuis mai pour des raisons de sécurité.