Philippe B. retrouve le box de la cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, ce mercredi, neuf mois après y être entré. Ce père de famille de 58 ans devait comparaître devant le jury criminel en février dernier pour tentative de meurtre. Mais son procès a dû être reporté en raison du décès de son père.
Pendant trois jours, l’accusé devra revenir sur le coup de feu qu’il a tiré sur un de ses voisins, à Pommeuse, le 18 août 2021. L’ambiance risque d’être très tendue à l’audience entre les familles des deux hommes. Lorsqu’il s’est rendu à la police le soir du drame, le commissariat de Coulommiers a vu de nombreuses personnes se précipiter vers lui, appelant à se venger. A tel point que Philippe B. a dû être transféré à la préfecture de police de Meaux, pour des raisons de sécurité.
La cour d’assises parviendra-t-elle à élucider ce qui s’est réellement passé ce soir-là, devant son domicile ? Il n’était pas tout à fait 22 heures lorsque les secours ont été alertés qu’un homme, âgé d’une trentaine d’années, avait été grièvement blessé par arme à feu, à Pommeuse, rue de la Cavée. À leur arrivée, il était baigné de sang et souffrait de graves blessures au ventre et à la cuisse.
Alors que la victime – dont le pronostic vital est alors engagé – est transportée vers un hôpital parisien, Philippe B. se présente au commissariat de Coulommiers – accompagné de son fils – pour se dénoncer. Il a apporté le fusil de chasse juxtaposé à double canon de calibre 12 avec lequel il a tiré sur le trentenaire.
C’est peu dire que les investigations des enquêteurs de la Sûreté départementale ont été compliquées à mener. D’abord parce que la scène du crime avait été en partie nettoyée. Ensuite parce que tout le monde, témoin des faits ou non, s’efforçait parfois de dire n’importe quoi. Le jeune homme victime de la fusillade avait bénéficié d’une ITT pénale de 60 jours et souffre toujours de graves séquelles physiques et psychologiques.
Tout au long de l’enquête, l’accusé a insisté sur le fait qu’il n’avait jamais voulu tuer la victime. Il a toujours expliqué avoir été provoqué par le trentenaire, qui se serait présenté complètement ivre à son domicile. Faire des menaces et des insultes. « Le coup de feu a explosé », aurait-il expliqué. Les évaluations balistiques s’annoncent décisives pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé. Une chose est sûre : les relations de bon voisinage entre ces deux familles voyageuses étaient déjà compliquées avant le drame.