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Editorial L’Aigle
Publié le
12 novembre 2024 à 18h01
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A la ferme Val Danièreà Crouttes (Orne), on ne reste pas les deux pieds dans la même chaussure. Depuis qu’il a repris la ferme Laurent De Bie en 2021, le responsable opérationnel, Arthur Danière25 ans, diplômé de l’Ecole d’Agriculture d’Angers, lui a donné beaucoup d’élan. Avec lui travaille maintenant six employés qui garde un oeil sur les choses.
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Disons enfin du bétail et du lait qui est transformé à la fromagerie Beaumoncel (Orne), en Camembert, berceau de ce fromage emblématique, d’où sont issus d’authentiques camemberts fermiers AOP (Appellation d’Origine Protégée). Une fromagerie dont un producteur laitier a repris les rênes en décembre dernier (Réveil Normand du 3 janvier). Sur les deux sites, il emploie quinze salariés ainsi que trois apprentis.
Le responsable des opérations serein
« Au début, je n’imaginais pas du tout que cela en arriverait là. Ce n’était pas tracé, tout ça. Parce qu’il devait être réactif et s’adapter à circonstances événements qui changent la vie. Les deux tiers de la production laitière, soit « environ un million de litres de lait », sont transformés dans la fromagerie de Beaumoncel.
Le tiers restant est vendu à Graindorge pour son Pont-l’évêque AOP. L’exploitation de Val Danière s’étend désormais sur 350 hectaresa un troupeau de 550 animaux ne le faites pas 200 vaches laitièresstandardisé à hauteur de 60% en trois ans et demi.
Aujourd’hui, Arthur se dit « serein » quant à son élevage.
Nous avons beaucoup évolué depuis 2021 et en même temps, nous n’avons jamais dégradé la qualité, que ce soit en termes de travail du personnel, en termes de produit ou en termes de bien-être animal. On a tout fait évoluer en même temps et c’est une grande satisfaction. Chaque fois que nous avons investi pour faire plus, en même temps, nous avons fait mieux.
C’est sain, c’est sec, ça respire
Arthur Danière prend comme exemple la nouvelle crèche de 600 m2opérationnel depuis peu. « C’était le dernier point qui restait à améliorer à la ferme. Avant, tout était serré. Désormais, c’est en extérieur, avec des igloos pour les abriter, l’idée étant d’avoir des animaux un peu rustiques. C’est sain, c’est sec, ça respire. Tout est pensé pour le suivi des animaux, leur confort et celui des salariés.
Si la charpente du bâtiment a été réalisée par un prestataire, son aménagement a été conçu et réalisé par Arthur. Il souligne que « si le diagramme circulaire de Beaumoncel a été médaillé d’or en 2024 (Renaissance normande du 13 mars et 25 septembre) ces médailles reviennent également aux animaux et aux employés de la ferme. C’est un ensemble. Pour produire du bon lait, et donc un bon camembert, il faut ici que tout soit carré. Les gens peuvent visiter la ferme sans aucun problème.
Un prix direct ferme
Ils ne s’en privent pas, car pendant deux mois, à l’entrée de la ferme, un distributeur vu le jour. Pas besoin d’y mettre beaucoup d’efforts, un peu d’astuce et d’huile de coude, et c’est tout. «J’ai acheté une vitrine réfrigérée et j’ai aménagé une cabane autour.»
Ce distributeur permet aux voisins et aux personnes de passage de s’approvisionner produits de la ferme de la fromagerie Beaumoncel (camembert AOP, crème de lait cru et beurre demi-sel, ce dernier produit étant encore en test) grâce au lait de laexploitation.
« L’idée était de faire plaisir un peu à tout le monde et à nos voisins, en mettant à disposition à un prix direct ferme de bons produits haut de gamme de la région, qu’on ne trouve pas partout dans le secteur ».
“On s’aide et on paie ensuite !” »
Au moment de la réunion, Lara and Yann de Gagny (Seine-Saint-Denis) se servent tout simplement chez le distributeur. Ils sont de passage et montrent leur enthousiasme au directeur de l’exploitation. « Votre maison sent vraiment bon. Ça donne envie ! « . Le couple n’en revient pas, car en plus, “c’est du libre-service !” Nous nous aidons nous-mêmes et payons ensuite. C’est de la science-fiction ici ! C’est une belle initiative. Nous vous souhaitons tout le meilleur.
Une réussite qui est là. « Chaque week-end, le frigo commun est vide. » Et si «parfois, on constate des pénuries, à d’autres moments, on a plus d’argent qu’il ne devrait y en avoir».
Il attend toujours la fibre
L’idée n’était pas non plus d’investir plusieurs milliers d’euros dans un distributeur automatique, d’autant que « nous avons du mal à nous connecter à internet à la ferme et la fibre n’est pas encore là ».
Tout comme la téléphonie mobile qui fonctionne difficilement sur les deux sites. Ce n’est pas simple de gérer deux structures au quotidien dans de telles conditions.
Pour être vrai
Face au succès rencontré, “un deuxième frigo partagé sera installé à l’entrée de la fromagerie, à Camembert, avant les vacances de fin d’année. Arthur dit que « quand nous disons aux gens combien de vaches nous avons, personne ne nous croit ».
Et si l’exploitant a pris la décision d’abandonner la conversion bio, « cela ne change pas grand-chose dans nos pratiques. Le bio aujourd’hui n’est plus prometteur et finalement, étant en AOP, ça ne sert à rien d’accumuler les étiquettes « . Ce qui compte « c’est d’être dans la vérité, avec un vrai produit dont on peut être fier et qui donne du sens à ce que l’on fait ».
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