Face à la pénurie d’eau potable, les mesures d’urgence se multiplient

Face à une augmentation inquiétante de la salinité de l’eau potable, la ville de Saint-Laurent-du-Maroni organise des points de distribution d’eau pour les habitants. A partir du 13 novembre, l’eau du robinet sera déconseillée pour boire et cuisiner. L’ARS émet également des recommandations pour Matoury et Montsinéry-Tonnégrande.

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Entre le château d’eau et le Maroni asséché, Saint-Laurent se retrouve à la recherche d’un équilibre précaire pour chaque goutte.

©Eric LÉON

L’eau du robinet à Saint-Laurent-du-Maroni sera impropre à la consommation directe du 13 au 19 novembre. En raison de la sécheresse persistante, l’intrusion d’eau salée dans le fleuve Maroni a atteint un niveau inquiétant, affectant la qualité de l’eau distribuée aux habitations. L’Agence Régionale de Santé (ARS) déconseille fortement de l’utiliser pour boire et cuisiner des aliments. Cependant, il peut toujours être utilisé à des fins domestiques comme l’hygiène et le nettoyage.

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En pleine crise de l’eau à Saint-Laurent-du-Maroni, les habitants utilisent des filtres pour tenter de rendre l’eau du robinet plus potable face aux premières traces de salinité.

©Eric LÉON

Pour pallier à cette situation et répondre aux besoins essentiels des habitants, la commune de Saint-Laurent-du-Maroni, la Société Guyanaise des Eaux (SGDE), met en place des points de distribution d’eau potable. Ces points, accessibles de 8 h à 18 h, sont situés dans différents quartiers, dont la gare routière, l’école Jacques Voyer, le quartier Charbonnière, la Mission locale et l’école secondaire Tarcy. Les habitants peuvent ainsi s’approvisionner en eau potable sans risque pour leur santé.

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Dès la mise en place de certains points d’approvisionnement, les habitants de Saint-Laurent-du-Maroni ont commencé à remplir leurs bouteilles pour assurer leur approvisionnement en eau potable.

©Eric LÉON

Cette situation exceptionnelle provoque une ruée vers l’eau en bouteille dans les supermarchés. Les habitants, inquiets pour leur approvisionnement, investissent les rayons des marques premium, désormais épuisés. Stéphane, gérant du supermarché de Saint-Laurent-du-Maroni, témoigne :

Nous avons constaté une forte demande en eau, surtout ce week-end. Les clients se tournent désormais vers des marques plus chères.

Face à cette pénurie dans les magasins, Katia, une cliente, explique :

type="image/webp"> type="image/jpeg">Katia, maman, préfère anticiper en faisant le plein d'eau
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Katia, maman, préfère anticiper en faisant le plein d’eau

©Eric LÉON

Je préfère m’approvisionner maintenant avant que la situation ne se détériore davantage. Nous ne savons pas combien de temps cela va durer

Vladie, également résidente de la ville, confirme cette inquiétude :

type="image/webp"> type="image/jpeg">Vladie, également mère de famille, exprime son inquiétude : « Avec la pénurie d'eau potable, il vaut mieux s'approvisionner tant qu'il en reste. »
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Vladie, également mère de famille, exprime son inquiétude : « Avec la pénurie d’eau potable, il vaut mieux s’approvisionner tant qu’il en reste. »

©Eric LÉON

Avec l’annonce de l’eau salée dans les robinets, tout le monde est stressé. J’ai acheté ce que je pouvais avant que ça ne devienne encore plus compliqué.

La crise de l’eau touche également les écoles de Saint-Laurent-du-Maroni. La STEG-UTG, le syndicat des travailleurs de l’éducation, dénonce la ration insuffisante d’une bouteille de 1,5 litre pour trois élèves et réclame une fermeture temporaire des établissements. Il exhorte les parents à garder leurs enfants à la maison jusqu’à ce que la situation sanitaire se stabilise, dénonçant des « mauvais traitements institutionnels » envers les étudiants et le personnel éducatif.

type="image/webp"> type="image/jpeg">Anaël, secrétaire général adjoint de la STEG-UTG, s'est mobilisé pour défendre les droits des habitants et des travailleurs face à la crise de l'eau à Saint-Laurent-du-Maroni.
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Anaël, secrétaire général adjoint de la STEG-UTG, s’est mobilisé pour défendre les droits des habitants et des travailleurs face à la crise de l’eau à Saint-Laurent-du-Maroni.

©Eric LÉON

En attendant que la situation soit officiellement résolue, nous appelons les parents à garder leurs enfants à la maison et le personnel à exercer son droit de retrait.

affirme la STEG-UTG dans un communiqué.

Si Saint-Laurent-du-Maroni est confronté à un problème de salinité direct lié au fleuve Maroni, la situation est différente pour Matoury et Montsinéry-Tonnégrande. L’ARS indique que l’eau reste potable pour la majorité des habitants. Toutefois, par mesure de précaution, elle conseille aux personnes souffrant d’insuffisance rénale de stade 4 ou 5, résidant dans certaines zones, de ne pas consommer l’eau du robinet. Les domaines concernés sont :

  • La RD5 et la commune de Tonégrande,
  • Stoupan et Mogès à Matoury,
  • Le secteur Lamirande et la ville de Matoury,
  • Le secteur de l’aéroport d’Eboué à Matoury.

les centres de dialyse, la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL) organise la distribution d’eau en bouteille pour les patients dialysés, afin d’assurer leur sécurité.

La cellule de veille de l’ARS, regroupant les services de l’État, les collectivités territoriales et le SGDE, assure un suivi continu de la situation. Des contrôles réguliers sont effectués pour évaluer l’évolution de la salinité et adapter les recommandations en conséquence. Les autorités espèrent une amélioration d’ici la fin de la semaine, en fonction des conditions météorologiques et du niveau du fleuve Maroni.

 
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