Par
Francois Desserre
Publié le
12 novembre 2024 à 17h49
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Douze mois d’effort réduits à néant par deux bouteilles de rosé. Et en prime, un accident. Le conducteur de 29 ans qui comparaît devant les juges de Versailles, ce mardi 12 novembre 2024, est en larmes. D’abord parce qu’elle craint pour sa liberté. Et puis parce qu’elle s’est replongée dans l’alcool.
Alexandra a été interpellée par la gendarmerie jeudi 7 novembre à Orgeval (Yvelines). Sa Fiat 500 était encastré dans un poteau, moteur tournant. Elle avait failli heurter d’autres voitures. Et des témoins ont tout fait pour l’empêcher de repartir.
Les militaires ont vite compris qu’elle n’était pas dans son état normal. D’abord à cause de son souffle. Ensuite parce que ses propos étaient décousus. Enfin à cause du deux cadavres bouteilles abandonnées dans l’habitacle.
Elle voulait sauter dessus
Sur le chemin de la brigade, le chauffeur va littéralement exploser. Les insultes volent dans tous les sens. Les cris sont suivis de coups de tête dans la fenêtre. Elle va même essayer d’ouvrir la portière pour sauter en voiture. Sans oublier les accusations de viol lancées contre les gendarmes qui tentent de la raisonner.
1,97 grammes d’alcool dans le sang. La prise de sang est définitive. Comme le parcours d’Alexandra. Son permis de conduire avait été annulé en novembre 2023 pour des faits similaires.
“Quand je bois, je deviens démoniaque”
Ses sens retrouvés, elle vous expliquera pourquoi elle s’est déplacée. Selon elle, elle aurait subi une agression sexuelle deux mois plus tôt. La faisant replonger dans une autre crise du même ordre, subie lorsqu’elle était adolescente. Elle aurait essayé d’en parler avec son mari, sans parvenir à mettre des mots sur ses problèmes. Par défaut, elle s’est tournée vers la boisson.
«J’ai vraiment honte de ce que j’ai fait. D’après ce que j’ai dit. J’ai rechuté après un an de sobriété. Quand je bois, je deviens méchant, colérique, démoniaque… Tout ce que je ne veux pas être. »
Alexandra ne cherche pas à utiliser l’alcool comme excuse. Une grande lassitude l’habite. En larmes, elle peine à répondre devant le tribunal. « Vous savez, je ne veux pas faire ça… Je suis en détention provisoire depuis trois jours. Je suis avec une femme accusée d’enlèvement et une autre complice du meurtre de son enfant…Je n’arrive plus à dormir. Je crains. Je n’ai rien à faire là-bas. »
« La juste peine »
Le procureur de la République ne voit pas les choses de la même manière, le casier judiciaire contient des faits similaires. « Nous comprenons le contexte de vie difficile de Madame. Mais devrions-nous attendre qu’elle tué sur la route? Je demande 10 mois de prison plus 4 mois de révocation de peine avec sursis et le maintien en détention. »
L’avocat d’Alexandra entre dans la bataille. « Le problème n’est pas la culpabilité de mon client mais une peine juste. »
Le tribunal l’a entendu en trouvant le bon compromis. Une peine de 12 mois de prison est prononcée sous le régime de semi-liberté. La Fiat 500 est confisquée. Certainement.
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