Romain Buros pourrait faire sa première sélection avec l’équipe de France ce samedi, lors du choc contre la Nouvelle-Zélande. L’occasion d’explorer l’arrière de l’UBB, qui s’est entraîné dans les Landes.
Un pur produit landais
Romain Buros possède peut-être l’étiquette bordelaise, du fait de ses sept saisons passées en Gironde. Mais il est en fait un produit du rugby landais comme on en voit rarement. S’il a débuté à Aire-sur-l’Adour dès l’âge de 5 ans, la famille paternelle s’est illustrée à Villeneuve-de-Marsan et un peu à Aire tandis que du côté de sa mère, on portait les couleurs de Saint-Sever.
Une saison blanche en plein progrès : “J’ai alors été traité comme un vilain petit canard”
A 16 ans, pour parfaire sa formation et gravir un échelon, il rejoint la Section de Pau. Il débute professionnellement à l’âge de 18 ans. On imagine sa carrière lancée pour de bon jusqu’à la saison 2017-2018, où il connaîtra une saison blanche. Il s’est engagé au sein de l’UBB, ce que les dirigeants béarnais n’ont pas apprécié : « J’ai alors été traité comme un vilain petit canard. J’ai eu du mal à vivre cela mais mes amis palois m’ont compris. Ils connaissaient les tenants et les aboutissants de ma décision et m’ont aidéexplique l’arrière. Je ne me formais plus avec le groupe professionnel, j’ai accepté parce que ça libérait des places pour d’autres jeunes, comme mon ami Mathias Colombet par exemple. Mais quand le staff professionnel a demandé à la direction des jeunes de ne pas me faire jouer, j’ai trouvé ça vraiment difficile à vivre.
Timidité caractéristique
Lorsqu’on parle de sport professionnel, on associe souvent des caractères forts, indispensables pour s’imposer parmi de grands groupes de joueurs. Mais ce n’est pas du tout le cas de Romain Buros. Il dit aussi que cela a parfois même influencé son jeu : « Avant, j’avais très peu confiance en moi. Au début, à Aire-sur-l’Adour, je jouais demi d’ouverture car je préférais faire jouer les autres plutôt que vraiment m’exprimer. C’était difficile de réussir à l’UBB et de s’y sentir légitime. Je n’étais pas à l’aise dans la communication.
Il n’a toujours pas porté le maillot des Bleus
C’est peut-être l’aspect le plus étonnant de ce joueur talentueux, parmi les meilleurs de sa génération. Romain Buros (27 ans), international U20 depuis deux saisons, n’a jamais connu la moindre sélection chez les seniors malgré des présences récurrentes dans des groupes élargis depuis 2021. Cela est dû à la concurrence acharnée de Thomas Ramos au même poste, et à deux blessures cruelles à une épaule et aux ischio-jambiers.
Son meilleur souvenir ? Une sortie étonnante
Sa phase finale très réussie à Lille (2021) malgré la défaite de l’UBB en mi-temps ? Non, son meilleur souvenir sur le terrain était à Sale pour un obscur match de poule de Challenge Cup en décembre 2018. « C’était ma première saison à Bordeaux. Nous avions pris cinquante points à domicile le samedi précédent contre le même adversaire. On est allés gagner là-bas, avec une équipe très jeuneil se souvient. Les conditions étaient horribles, humides et froides. A la mi-temps, j’ai dû changer mes chaussettes tellement elles étaient mouillées. C’est un match qui m’a beaucoup marqué, à cause de toute l’envie qu’on y mettait. Et pourtant, je n’avais touché que deux ou trois ballons.