L’objectif du Salon Mayotte Recrutement 2024 a été atteint : près de 500 visiteurs ont assisté à l’événement. Son directeur, Namour Zidini, estime que cela débouchera très probablement sur de futurs recrutements. « Les entreprises mahoraises ont des besoins de recrutement importants, mais recherchent des candidats avec des profils spécifiques. Ce Salon a permis de mettre en relation directement des demandeurs d’emploi avec des responsables de recrutement au sein des entreprises, permettant des échanges et des discussions », explique-t-il. L’événement s’est également déroulé en ligne, permettant aux personnes extérieures à la région, mais envisageant de travailler prochainement à Mayotte, de participer et d’anticiper leur recherche d’emploi.
Le profil des visiteurs reflétait celui de la population mahoraise : environ 70 % d’entre eux étaient des jeunes (lycéens, étudiants ou sans formation spécifique), mais il y avait aussi des personnes plus âgées à la recherche d’un emploi ou souhaitant se reconvertir professionnellement. De nombreux réfugiés étaient également présents pour découvrir les opportunités professionnelles sur leur nouveau territoire. « Ce salon est un événement complémentaire au travail mené par France Travail, car ici les échanges ont été directs entre entreprises et demandeurs d’emploi », explique Namour Zidini.
De gros besoins de recrutement, mais un taux de chômage élevé : un paradoxe ?
Selon l’Insee, Mayotte est le département de France le plus touché par le chômage (37 %). Or, les entreprises publiques et privées peinent à recruter, ce qui pourrait constituer un paradoxe. Cependant, cela peut s’expliquer par un manque de formation pour de nombreux demandeurs d’emploi, ou par un trop grand nombre de formations dont les opportunités sur le marché du travail sont saturées. « À Mayotte, il y a très peu de travailleurs qualifiés comme les plombiers ou les électriciens. Nous finançons des secteurs saturés comme le secrétariat par exemple, alors que la comptabilité, au contraire, n’est pas suffisamment financée. Ceux qui financent l’apprentissage et la formation professionnelle ne sont pas attentifs aux besoins des entreprises », a déclaré Bourahima Ali Ousseni, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), sur le plateau de nos confrères de Mayotte Première.
L’autre explication de ce paradoxe pourrait aussi être ce que l’on pourrait appeler, en
élargir la définition exacte du terme « fuite des cerveaux ». Un grand nombre d’étudiants mahorais poursuivent leurs études en France métropolitaine ou à la Réunion et finissent par s’y installer définitivement, peu d’entre eux reviennent à Mayotte. Trop peu de demandeurs d’emploi qualifiés, correspondant aux besoins des entreprises, restent malheureusement sur l’île. Un gros travail sur l’attractivité est donc nécessaire. Une tâche complexe compte tenu des problèmes d’insécurité que connaît Mayotte depuis de nombreuses années.
Cependant, c’est parfois simplement la méconnaissance des opportunités de travail possibles qui empêche les demandeurs d’emploi présentant un profil intéressant pour les entreprises de trouver un emploi. Il s’agit donc d’un problème de communication que ce Salon du Recrutement avait pour objectif de contribuer à résoudre vendredi et samedi derniers. « L’événement a donné lieu à de nombreuses certitudes de recrutement grâce aux rencontres qui ont eu lieu. Les chiffres seront dévoilés en ligne très prochainement”, conclut Namour Zidini.
NG