« J’ai profondément aimé l’Aveyron, j’y retournerai »

« J’ai profondément aimé l’Aveyron, j’y retournerai »
« J’ai profondément aimé l’Aveyron, j’y retournerai »

Le préfet de l’Aveyron Charles Giusti, nommé le 31 octobre préfet de l’Eure qu’il rejoindra mi-novembre, revient sur ses deux années de présence dans le département.

Quand allez-vous prendre vos nouvelles fonctions et comment abordez-vous ce changement de territoire ?

Je prendrai mes fonctions le 18 novembre, ce qui est la règle puisque généralement la prise de fonctions a lieu le troisième lundi après la nomination en Conseil des ministres. Il s’agit donc pour moi d’une période de transition brève et dense durant laquelle je m’efforce de traiter ce que je considère comme des dossiers prioritaires.

Je commence également à travailler sur la situation du département de l’Eure, que je connais peu. C’est un département dont la population est environ le double de celle de l’Aveyron. La vallée de la Seine présente à la fois un côté urbanisé et industriel et également un département à caractère rural.

J’y retrouverai des sujets que j’ai eu l’occasion d’aborder en Aveyron, comme l’agriculture, la sécurité, l’aménagement du territoire… J’aborde cette mission avec beaucoup d’ouverture, comme j’ai abordé celle de l’Aveyron. Je ne connaissais pas non plus le département et j’ai appris à le découvrir et à l’apprécier.

Que pensez-vous de l’Aveyron aujourd’hui ?

Je dis très régulièrement que l’Aveyron est « le petit paradis ».

Les Aveyronnais sont très accueillants, fiers de leur territoire et de le partager, ils ont des valeurs, l’accueil, la solidarité, le travail. C’est un département très apaisé en termes de relations, avec des Aveyronnais intrinsèquement constructifs. Il y a un climat que je trouve extrêmement positif avec cette volonté de trouver des solutions dans la concertation.

Et puis c’est un département aux multiples atouts, culturels, patrimoniaux, gastronomiques… Il y a une identité très forte en Aveyron, avec des nuances, des différences, mais on retrouve ce même état d’esprit.

Quels enjeux vous ont impacté au cours des deux dernières années ?

Deux ans, c’est long et c’est court. Nous avons pu réaliser un certain nombre de projets mais il n’est jamais assez long pour tous les mener à bien. Il y a peut-être deux points principaux sur lesquels je souhaitais particulièrement agir.

Premièrement, les énergies renouvelables. Le département en possède beaucoup, il a du potentiel pour ces énergies, mais cela a suscité beaucoup de débats. J’ai lancé en mars 2023 un atelier pour une grande concertation avec les élus, les acteurs économiques, les associations…

Celui-ci a été réparti en groupes de travail qui finalisent actuellement leurs discussions. Ils ont travaillé sur l’acceptabilité des projets, sorte de guide de bonnes pratiques pour développer des projets d’énergies renouvelables. J’ai dit dès le début que la question des énergies renouvelables n’était pas “et” nous devons y aller, mais “commentaire”.

Les effets du changement climatique nous obligent à prendre des mesures et à devenir très proactifs dans la production d’énergie alternative.

Et l’autre thème qui vous a marqué ?

L’autre aspect qui m’a frappé, c’est la lutte contre les incendies de forêts. Je suis arrivé après les grands incendies de 2022. J’ai essayé de travailler avec des structures spécialisées et avec des acteurs citoyens autour de cette problématique.

Il y a beaucoup de travail à long terme qui prendra plusieurs années. Et puis des actions très opérationnelles pour renforcer le dispositif en termes de détection, de sensibilisation et de contrôle. Les saisons 2023 et 2024 ont été très calmes mais je pense qu’il ne faut pas se faire d’illusions pour l’avenir, du point de vue des incendies de forêts, l’Aveyron va devenir de plus en plus lié aux départements méditerranéens.

Nous avons travaillé sur bien d’autres sujets. Mon objectif principal était d’être un facilitateur, partenaire, Etat local très présent auprès des élus et acteurs de terrain pour que tout cela soit directement utile aux Aveyronnais.

Qu’emporterez-vous avec vous pour votre prochain rôle ?

J’ai aussi souhaité accompagner au maximum les entreprises, favoriser la découverte des métiers en mettant en relation le monde de l’éducation et de l’économie, nous avons lancé l’expérimentation d’un guichet unique pour les entreprises…

Un certain nombre d’initiatives qui tentent de trouver des pistes positives pour soutenir l’activité et les projets. Avec ce mot, cet état d’esprit que j’ai essayé d’adopter et qui m’est essentiel dans l’action que j’ai menée auprès des services de l’Etat : je lui en veux. Le bon sens, comment avancer en bonne intelligence.

C’est véritablement un terme que j’emporterai avec moi et qui continuera d’accompagner mon action. En un mot simple, c’est un bon résumé de la façon d’agir. J’ai deux boussoles, l’intérêt général et la bonne gestion des deniers publics, mais en plus il y a du bon sens. J’ai profondément aimé l’Aveyron, je reviendrai. Ayant beaucoup voyagé, je peux dire que nous sommes vraiment bien ici.

 
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