Ce week-end a été une nouvelle fois meurtrier sur les routes du département. Dans la soirée du vendredi 8 novembre 2024, vers 21h30, à Benais, un jeune homme de 24 ans a perdu la vie en sortant de la route.
Dimanche matin, à Tours, un autre jeune homme qui circulait en scooter a été tué dans une collision à l’entrée du pont Mirabeau. Ces deux décès portent à vingt-six le nombre de tués sur les routes en Indre-et-Loire depuis le début de l’année. Ils s’ajoutent à un bilan tragique, qui est par ailleurs en baisse de 30 % par rapport à 2023.
Côté forces de l’ordre, nous maintenons la pression avec des contrôles routiers tous azimuts sur les routes du département, en zone de police ainsi qu’en zone gendarmerie. Et nous le faisons savoir. Exemple vendredi soir, au rond-point des Fondettes, en contrebas du périphérique. Un dispositif composé d’une dizaine de gendarmes a été mis en place en deux points, sous le commandement du chef d’escadron Lionel Tanguy. Les services de la préfecture sont présents. Les tests se concentrent sur le taux d’alcoolémie et le dépistage de la consommation de drogues.
“On remarque que les gens se détendent le vendredi”
Les usagers de la D3 entrant et sortant du quartier des Fondettes et ceux du périphérique M37 ne peuvent échapper aux fissures. Au plus fort de la circulation, la police « cible » les conducteurs. Lorsque la circulation est fluide, tout le monde y passe.
« Nous effectuons des contrôles systématiques d’alcool et de drogues chaque week-end, le samedi soir et le dimanche après-midi. Et quand on peut, le vendredi en fin de journée aussi »indique le commandant Tanguy, chef de l’escadron départemental de sécurité routière. « On remarque que les gens se relâchent le vendredi, pensant avoir moins de risques d’être contrôlés. Cependant, en début de soirée, nous avons des gens qui sortent du travail, qui ont fait des afterworks. »
Casser les habitudes et créer le doute chez les conducteurs
Les primo-délinquants ne tardent pas à rejoindre le fourgon de la gendarmerie où sont effectués des prélèvements de salive et des alcootests plus approfondis. La dépanneuse est nécessaire pour retirer une voiture et l’emmener à la fourrière. « Il faut casser les habitudes et créer le doute en étant présent à toute heure, notes Commander Tanguy, si l’on effectuait des contrôles seulement entre 22 heures et 2 heures du matin, les gens adapteraient leurs déplacements en conséquence. »
Le contrôle qui a débuté il y a une heure et demie vient d’être signalé sur l’application Waze. “Ce n’est pas un problème, le but est d’éviter au maximum les accidents, donc si ça peut inciter quelqu’un qui a un peu bu à ne pas prendre le volant, c’est gagné”observe l’officier.
“On peut voir si quelqu’un a la bouche pâteuse…”
Un gendarme détaille la procédure : « On prend un premier contact avec le chauffeur, on demande les papiers, le permis de conduire. Dans l’échange, on voit si quelqu’un a la bouche pâteuse, les yeux brillants… »
Un conducteur d’une trentaine d’années est conduit vers le fourgon de police. Il vient d’être testé positif à la cocaïne mais affirme ne pas en consommer. Les gendarmes lui proposent de l’emmener à l’hôpital pour une prise de sang qui aura valeur d’expert, avec deux prélèvements, ce qu’il accepte en laissant sa voiture sur le bord de la route.
L’alcool et les drogues impliqués dans un tiers des accidents mortels
La conduite sous influence d’alcool et de drogues est à l’origine d’un tiers des décès sur les routes du département. Le commandant Tanguy précise que « La première cause de décès sur les routes, en zone gendarmerie, est le refus de priorité. Vient ensuite l’alcool et, en troisième lieu, l’inattention, due aux distractions telles que l’utilisation du téléphone portable. C’est la cause des accidents qui augmente le plus depuis plusieurs années. »
Deux tests d’alcoolémie et un test de dépistage de drogue positif
En quatre heures, de 19 heures à 23 heures, la police a relevé ce soir-là trois cas de conduite sous l’emprise de l’alcool, un sous l’emprise de stupéfiants, deux avec manque de permis de conduire. Et plusieurs autres infractions au code de la route ont été constatées, notamment le non-port de la ceinture de sécurité, des défauts d’assurance ou de contrôle technique. Deux véhicules ont été mis en fourrière.