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Éditorial La République de Seine et Marne
Publié le
9 novembre 2024 à 17h00
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Le juge des référés du tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) a rejeté la demande déposée en extrême urgence par the association “Les P’tits Pieds du 77” de suspendre la fermeture administrative d’un mois à laquelle son micro-crèche de Bernay-Vilbert, près de Fontenay-Trésigny. La « fermeture temporaire » des « P’tites Frimousses », situé 12, route de Vilbert, avait en fait été décidée par le Département de Seine-et-Marne au 16 août 2024suite à une « inspection inopinée » de ses services de Protection de la Mère et de l’Enfant (PMI) le 8 juillet 2024 et aux « injonctions » qui lui avaient été faites. Cela a donc eu pour conséquence de « priver douze enfants » de modalités de garde d’enfants alors que leurs familles n’avaient pu être prévenues que « quelques jours à l’avance » et n’avaient donc pas d’autre « solution » alternative.
Une aggravation du déficit
« Les petits pieds de 77 », qui administrent l’établissement, avait donc introduit un recours au tribunal administratif de Melun dans le cadre d’une « liberté référée », une mesure d’extrême urgence destinée à sanctionner « les atteintes graves et manifestement illégales » menées par les administrations et organismes publics contre les « libertés fondamentales » consacrées par la Constitution. Dans un tel cas, le juge doit répondre dans les 48 heures. Ce qui était en jeu ici, c’était « la liberté du commerce et de l’industrie » en France, selon les structures.
Il y avait en effet « urgence » à statuer dans cette affaire puisque cette fermeture administrative « prive l’association de recettes » et entraîne « une aggravation […] du déficit lié au fonctionnement de la micro-crèche », compte tenu de ses « coûts fixes », de ses « contraintes » et de sa « trésorerie insuffisante ».
Tout cela a « durablement » mis à mal l’équilibre financier de son fonctionnement, mais aussi « l’équilibre financier propre » de l’association, mettant « met en péril sa survie à court terme » et « maintenir l’emploi de ses salariés ».
La faute du « responsable technique »
La décision du président (LR) du Département de Seine-et-Marne, Jean-François Parigiprésentait également « un risque fort » de départs au sein de l’équipe de la micro-crèche, compte tenu de « la situation tendue en matière de recrutement de personnel qualifié » en cette période de rentrée. Enfin, une « atteinte » à la « réputation » des « P’tits Pieds du 77 » a été « provoquée » par cette fermeture administrative temporaire, en raison des « interrogations légitimes » des parents cherchant « une solution de garde fiable pour leurs enfants ».
Sur le fond, l’association a fait valoir que « l’existence de manquements susceptibles de compromettre […] santé […] ou l’éducation des enfants placés en famille d’accueil » n’a « pas été établie » par le Ministère. Il n’y avait pas non plus « d’urgence à fermer immédiatement » l’établissement ; il était même « disproportionné aux objectifs poursuivis ».
« Le référent technique qui serait à l’origine de dysfonctionnements a été affecté au sein d’un autre établissementa également rassuré l’avocat des P’tits Pieds du 77. On ne peut utilement reprocher à l’association d’avoir tardé à porter l’affaire. […] alors qu’elle croyait légitimement que la mesure […] serait levée avant la rentrée scolaire. »
Le président de l’association, présent à l’audience du 13 septembre 2024avait également « regretté » de ne pas avoir poursuivi « plus tôt » le Département en raison du « double langage » des services de Protection de la Mère et de l’Enfant (PMI). Lui-même avait d’ailleurs “financé l’intervention de l’avocat” de l’association “sur ses deniers personnels”. Les “plaintes” des parents évoquées dans l’arrêté du président du Département de Seine-et-Marne n’avaient “pas été produites”, a noté au passage Franck Gniewek.
Reste que l’association n’a pas démontré que son « équilibre financier » serait « menacé à très court terme » et que « la continuité de son activité et le maintien de l’emploi de ses salariés seraient mis en péril », a objecté le juge. référé dans une ordonnance en date du 16 septembre 2024 et qui vient d’être rendue publique.
Les parents ont signalé des « dysfonctionnements »
Le « tableau récapitulatif des ressources et dépenses établi par lui-même », les « trois relevés de compte bancaire couvrant la période de juin à août 2024 et faisant tous apparaître un solde créditeur », le « quittances de loyer “, le ” facture d’électricité » ou encore les « fiches de salaire » qu’elle a produites au tribunal administratif de Melun sont en effet « insuffisantes » pour le prouver : elle gère également « deux autres établissements pour enfants de moins de 6 ans », explique le juge.
Le fait que « les familles n’auraient été prévenues que quelques jours avant la rentrée scolaire » et qu’elles seraient « privées d’une solution de prise en charge alternative pour leurs enfants » n’est « pas de nature à caractériser la nécessité de suspendre l’exécution des peines ». le décret […] dans un délai de quarante-huit heures », ajoute le magistrat administratif. Même chose pour l’atteinte à sa « réputation ». « Sans qu’il soit besoin de commenter […] une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », la demande a donc été rejetée.
Depuis, l’association a renoncé à ses démarches judiciaires contre le Département de Seine-et-Marne : let 23 septembre 2024le même tribunal administratif de Melun a “pris acte” de son “retrait” dans une seconde procédure de référé, engagée cette fois sur la base plus classique de la “suspension sans référé”.
“La fermeture a été prononcée trois semaines après les injonctions fixées par le Ministère, alors même que celles-ci étaient assorties d’un délai de trois mois pour leur réalisation”, a expliqué plus en détail l’avocat de l’association, dans cette seconde procédure. « Elle intervient dans le contexte d’un licenciement conventionnel avec deux salariés et d’une difficulté financière rencontrée avec les parents, qui font état de ‘dysfonctionnements’ afin de justifier leurs deux mois de garde d’enfants non rémunérés. »
Son « retrait » a finalement été décidé le 19 septembre 2024 sur la base d’un « mail » reçu la veille du Département, dans lequel ce dernier « s’est engagé à promulguer un arrêté de réouverture de la micro-crèche avant le 23 septembre ». , 2024 », a assuré l’association. “Ce retrait est pur et simple, rien ne s’oppose à ce qu’il soit accordé”, a conclu le juge du tribunal administratif de Melun.
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