vers des bateaux plus durables

vers des bateaux plus durables
vers des bateaux plus durables

Parti pour durer. Ce serait la nouvelle logique des bateaux Imoca construits pour les grandes expéditions en mer. Au départ du Vendée Globe 2024, ce dimanche 10 novembre, 40 bateaux hisseront les voiles pour conquérir le monde. Parmi eux, treize nouveaux bateaux s’engagent sur « l’Everest des mers ». » Vingt-sept d’entre eux reprendront donc du service.

En 2024, l’âge moyen des bateaux Imoca de 60 pieds connaîtra une légère baisse par rapport à l’édition précédente, s’établissant à 8,95 ans. « Avec un âge moyen des bateaux de neuf ans, nous sommes un peu au dessus des chiffres de 2020, analyse Antoine Mermod, président de la classe Imoca, mais dans les années 1990 et 2000, c’était la moitié moins. Cela signifie qu’aujourd’hui, les bateaux sont utilisés deux fois plus longtemps. »

Dans le détail, treize bateaux de plus de 15 ans sont au départ cette année, là où il n’y en avait jamais eu plus de quatre auparavant. “Idéologiquement, ceux qui militent pour la décroissance ne veulent absolument pas qu’on construise de nouveaux bateaux, juge le dirigeant, mais en 2008, nous avons construit 21 bateaux et on voit qu’en 2024, ces 21 bateaux sont toujours là. » En effet, la proportion de bateaux neufs, de 2010 à 2024, a considérablement diminué. Au début des années 2000, ils représentaient au moins la moitié de la flotte, avec un pic en 2008, où les bateaux neufs représentaient les deux tiers des monocoques en compétition.

2008, l’édition tournante

Cette évolution s’explique par plusieurs facteurs, selon Antoine Mermod. « En 2008, parmi les 21 bateaux neufs, seuls trois ont franchi la ligne d’arrivéeil se souvient. Il y a eu une certaine réflexion derrière cela et cela a également marqué la fin d’une époque où les bateaux étaient construits à moindre coût et assez rapidement. Nous avons réalisé que pour l’exercice de fiabilité qu’exige le Vendée Globe, il fallait persévérer dans une construction fiable. »

À cela s’ajoute la crise financière de 2008 à 2012, qui a fortement touché de nombreux secteurs industriels comme la voile. Enfin, un changement de règlement, apporté par l’organisation du Vendée Globe et prévoyant l’installation de mâts et de quilles monotypes, a permis aux constructeurs de revoir leur copie. « Depuis, tous les bateaux ont les mêmes mâts et les mêmes quilles. Avec cela, nous avons, d’une certaine manière, standardisé les bateaux. La recherche se concentre uniquement sur le châssis, explique Antoine Mermod. Quel que soit le bateau que vous construisez, les performances se sont beaucoup améliorées. Arriver avec un vieux bateau ne veut pas dire être hors jeu. »

Restez compétitif

Si cette évolution a permis aux bateaux de se démoder beaucoup plus lentement, l’ingénieur naval et navigateur Ulysse David l’admet volontiers : « Il y a toujours une prime sur les bateaux les plus récents construits, à mesure que la connaissance générale du système évolue. Le dernier à avoir construit un bateau est capable de mieux compiler toutes les bonnes idées et d’être plus compétitif. » Pourtant, la dernière édition du Vendée Globe, en 2020-2021, a vu le navigateur Yannick Bestaven s’imposer à la barre d’un bateau construit en 2015.

Pour rester compétitifs, les marins le savent : la réglementation n’impose pas à un bateau de se moderniser. Des mises à jour de sécurité sont régulièrement mises en œuvre, mais concernent l’ensemble du parc. D’autres contrôles sur la solidité des mâts ou le vieillissement des quilles concernent principalement l’entretien habituel d’un monocoque.

« Il y a un coût de maintenance qui n’est jamais anodin pour rester compétitifestime Ulysse David, mais à part pour les marins moins expérimentés pour qui la recherche de sponsors s’avère plus difficile, ce coût ne représente pas grand chose et, de toute façon, même si l’on possède un bateau neuf, on est très vite rattrapé par ces mêmes problématiques. » Pour le spécialiste, c’est aux équipes entourant les marins de « veiller à moderniser un bateau pour des raisons de confort »mais la recherche de “tout neuf”n’est plus « une priorité ».

 
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