Zelzate, une commune de Flandre orientale, est dirigée depuis six ans par une coalition Vooruit-PTB. Malgré l’image du parti, la direction locale se distingue par des actions concrètes sans basculement idéologique radical. Réduction des impôts pour les citoyens, taxation des grandes entreprises et soutien au logement social font partie des mesures mises en place. Cependant, malgré un bilan pragmatique, le PTB a perdu un tiers de ses voix lors des dernières élections.
Zelzate est une commune située en Flandre orientale, avec une particularité notable : elle est dirigée par une coalition Vooruit (socialistes flamands) et le PTB. “Non, il n’y a pas de drapeau communiste devant la mairie. Nous n’avons que celui de l’Ukraine, en solidarité avec ce peuple», précise Steven De Vuyst, échevin sortant. Durant les six années de gestion du PTB, des actions concrètes ont été mises en place. “Nous distribuons par exemple gratuitement des serviettes hygiéniques dans les toilettes de la salle de sport pour lutter contre la précarité menstruelle.», ajoute-t-il.
Nous avons réduit les impôts des citoyens
Le PTB est le deuxième parti d’une coalition dirigée par les socialistes du Vooruit à Zelzate. L’une de leurs réalisations les plus notables est la taxation des grandes entreprises situées le long du canal. “D’une part, nous avons réduit les impôts des citoyens. La taxe environnementale a été supprimée et les indépendants paient 100 euros d’impôt en moins. De plus, nous avons neutralisé la taxe sur les déchets, mais pour compenser cela, nous avons fait contribuer les multinationales.“, pour suit De Vuyst.
Ils rendent la vie difficile aux entreprises
La fédération patronale flamande, Voka, a intenté une action en justice contre cette taxe imposée aux grandes entreprises. “Le Parti communiste affirme que seule une partie des bénéfices est imposée. Mais en Flandre, on dit que c’est comme cuisiner une grenouille. Lorsque l’eau devient trop chaude, la grenouille saute hors de la marmite et meurt. C’est la même chose avec les entreprises dont nous rendons la vie difficile.», explique Jan Geers de Voka.
Cependant, la plainte de Voka n’a pas abouti et la taxe est bel et bien en place. “Cela représente une augmentation de 500 000 euros d’impôts pour toutes les entreprises. C’est insignifiant comparé à leurs profits, mais pour la municipalité, cela fait une grande différence. La Voka craignait que cela ne crée un précédent et que d’autres communes nous imitent.», précise De Vuyst.
Un bilan plutôt positif
Un bijoutier établi à Zelzate depuis 50 ans a bénéficié, comme de nombreux autres petits commerçants, des décisions du PTB. “Zelzate a toujours été à gauche, et le PTB est un parti de gauche, donc cela n’a pas beaucoup changé pour nous», explique-t-il. “Nous avons constaté une légère baisse de nos impôts, mais toutes les communes le font, donc l’impact n’a pas été très perceptible.», ajoute-t-il.
Le PTB a également œuvré en faveur du logement social, sauvant notamment de la démolition un ensemble de logements sociaux. Geert, un habitant du quartier, est ravi : «Heureusement le PTB a sauvé notre quartier. Mon loyer est inférieur à 600 euros par mois.“
Les investissements de la commune sont rendus possibles grâce aux généreuses subventions de la Région flamande. De plus, la dette de Zelzate diminue. “La dette par habitant a diminué, notamment grâce à la taxe sur les grandes entreprises. Il a été divisé par trois», explique Kristof Vereecke, journaliste et auteur de Small Russia.
Pour réduire la dette, la municipalité a également réduit les dépenses liées aux élus. Par exemple, le bourgmestre ne dispose plus de voiture de fonction et le nombre d’échevins a été réduit. “Nous avons deux échevins de moins que prévu, ce qui nous a permis d’économiser 100 000 euros par an.“
Le PTB revient dans l’opposition
Malgré un score de 22% aux dernières élections municipales, Steven De Vuyst doit quitter son poste, car le parti socialiste Vooruit a choisi de former une coalition avec le CD&V et la N-VA. “Le message des électeurs est clair. Le Vooruit a fait beaucoup de progrès et, à un siège près, nous avions la majorité absolue. En revanche, le PTB a perdu un tiers de ses voix, une première depuis 18 ans», souligne le bourgmestre du Vooruit, Brent Meuleman.
En résumé, Zelzate n’est pas devenu communiste. Sous la législature précédente, Zelzate était la seule commune de Belgique où les communistes étaient majoritaires.
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