Des « avances sexuelles » à l’origine de la rixe meurtrière

Des « avances sexuelles » à l’origine de la rixe meurtrière
Des « avances sexuelles » à l’origine de la rixe meurtrière

“S’il ne m’avait pas rencontré, cela ne serait pas arrivé”, a déclaré l’accusé lors de son audition, tout en précisant que son état (1,16 g d’alcool dans le sang en plus du cannabis) avait contribué à lui faire “tordre”. Selon ses déclarations, rapportées ce vendredi 8 novembre par le procureur de Besançon, Etienne Manteaux, ce sont les propositions sexuelles de la victime qui auraient mis le prévenu en colère. Et a donc déclenché la rixe qui a coûté la vie à un homme de 59 ans ce jeudi, à 1 heure du matin, à Morteau.

Déjà reconnu coupable de violences

Alors qu’il était en garde à vue, l’auteur présumé, un Mortuacien de 21 ans, déjà condamné à 4 reprises – notamment pour violences – et qui devait être jugé à la fin du mois pour des faits de même nature, est revenu ce soir-là.

C’est à 23h15 ce mercredi que la victime, un cuisinier de 59 ans habitant Montlebon, s’est rendu dans un bar de la place de la Halle à la fin de son service. Là, il rencontre un groupe de jeunes avec lesquels il commence à boire. “A 00h41, l’homme est reparti avec un des jeunes du groupe”, a précisé le procureur, le jeune en question n’étant autre que le meurtrier présumé.

Les deux hommes reviennent quelques minutes plus tard. Le groupe ayant quitté l’établissement peu après, les deux premiers sont repartis ensemble. «Il n’y a eu aucune agression, animosité ou sujet potentiel de conflit constaté à ce moment-là», note Étienne Manteaux.

Les auditions des témoins permettent néanmoins de souligner que, dans la soirée, le quinquagénaire avait proposé des relations sexuelles à son agresseur. « Que s’est-il passé pendant les 7 minutes où ils ont quitté le bar ? Nous ne le savons pas clairement pour l’instant», souligne le procureur de la République.

Des traces de sang encore visibles sur ses baskets

Pourtant, à 1h15 du matin, la police et les secours sont alertés d’une attaque en cours rue Fauche. La victime est en arrêt cardiorespiratoire et la tentative de réanimation sera vaine. Des témoins ont alors reconnu l’agresseur qui a été immédiatement interpellé par les forces de l’ordre, des traces de sang étant encore visibles sur ses baskets.

Ramené à la brigade, il a été placé en garde à vue puis soumis à des tests d’alcoolémie et de drogue qui se sont révélés positifs. « Très vite, il acceptera de s’expliquer et d’admettre qu’il est à l’origine des attentats », poursuit le procureur.

Une perquisition à son domicile a révélé un pantalon ensanglanté. Il s’avère que, habitant à proximité du lieu de l’attaque, il avait pris le temps de se changer avant de revenir sur les lieux quelques minutes plus tard.

L’homme a été mis en examen pour homicide volontaire aggravé commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime et placé en détention provisoire. Il risque une peine de réclusion à perpétuité.

Trois vidéos de l’attaque retrouvées sur son téléphone

L’utilisation du téléphone du suspect a permis de retrouver trois vidéos. « Ce sont trois scènes où il se filme en train d’attaquer sa victime », précise Étienne Manteaux, qui décrit des violences difficilement supportables, évoquant notamment les coups de pied infligés au visage de la victime.

Le jeune homme a même envoyé ces images à certains de ses contacts via le réseau social Snapchat. Dans deux de ces séquences, il insulte la victime et dans une troisième, il évoque les avances sexuelles que le quinquagénaire aurait faites à sa petite sœur de 14 ans. Un élément qui n’a pu être confirmé, mais laissant penser à une contestation préexistante ce soir.

L.L.

Une montée de violence

L’autopsie de la victime a révélé une importante série d’hématomes et de lésions multiples, localisés principalement au visage et au crâne.

Une hémorragie cérébrale « non mortelle » a également été constatée. Un syndrome asphyxial serait à l’origine du décès “sans, à ce moment, que le médecin puisse en expliquer clairement le mécanisme”, a indiqué le parquet.

Des analyses toxicologiques devraient également être réalisées pour mieux comprendre les causes du décès de la victime.

L.L.

 
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