Le ministre de l’Industrie, venu à Cholet pour rencontrer des élus et des salariés de Michelin, défend les mesures européennes pour restaurer la compétitivité.
Il est urgent de relancer l’industrie automobile européenne. En visite à Cholet (Maine-et-Loire) pour rencontrer des élus locaux et des représentants syndicaux Michelin, le ministre délégué à l’Industrie Marc Ferracci a déclaré que la France proposerait à Bruxelles un plan d’urgence en faveur de l’industrie automobile européenne : soutien à la demande, investissements, protection commerciale des mesures en faveur des constructeurs, des équipementiers, des sous-traitants, etc. Cette déclaration avait déjà été faite à l’Assemblée nationale par le ministre chargé de l’Industrie.
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Alors que Donald Trump promet de nouvelles mesures pour protéger l’industrie automobile américaine et que la Chine est en mesure de réagir rapidement aux taxes douanières sur les véhicules électriques Made in China, l’Europe apparaît désunie et désarmée. Qu’il s’agisse d’aides à l’achat de véhicules électriques, d’infrastructures de recharge, de fiscalité, l’Union européenne forme un ensemble disparate et fragile. Les 27 parviendront-ils à se mettre d’accord sur des mesures communes alors que les plans sociaux se multiplient dans l’automobile en Allemagne, en France, en Belgique et en Italie ? D’autant que les contraintes budgétaires restreignent les marges de manœuvre des Etats.
L’enveloppe de bonus réduite à 700 millions
En France, Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, l’organisation qui représente les entreprises du secteur automobile, a même demandé au Premier ministre de « maintenir un niveau soutenu » aide à l’achat de véhicules électriques. “La très forte réduction de l’enveloppe dédiée au bonus qui serait divisée par plus de moitié, passant de 1,5 milliard à 700 millions d’euros, se traduirait inévitablement par une baisse des ventes.» écrivait-il à Michel Barnier lundi dernier.
A Cholet, la colère des salariés mobilisés depuis l’annonce de la fermeture de l’usine était palpable. Après une table ronde avec les représentants syndicaux, ceux de la Chambre de Commerce de Cholet, de France Travail et du Medef, le ministre de l’Industrie a écouté les salariés. L’un d’eux lui a adressé la parole en lui disant que Michelin en France ne proposait que «miettes » aux salariés. “Mon engagement est qu’il n’y ait pas de miettes en matière d’indemnisation, de questions suprajuridiques, de mesures de reclassement.», a-t-il répondu lorsqu’un employé a rétorqué «Nous voulons garder nos emplois !
Marc Ferracci a souligné les engagements substantiels demandés par le gouvernement à Michelin : soutien aux salariés, mesures de reclassement, etc.
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Ces engagements avaient déjà été pris par Michelin. Le groupe a prévu une provision de 330 millions d’euros dans ses comptes pour soutenir les 1.254 salariés des deux usines (Cholet et Vannes) et redynamiser les bassins d’emploi. Le géant du pneumatique s’est également engagé à créer au moins autant d’emplois que ceux supprimés sur ces deux sites. Des promesses bien éloignées des préoccupations immédiates des salariés suspendus.