Les circonstances des événements d’Amsterdam restent floues. Mais, en France, la réponse politique de l’Exécutif se veut sans ambiguïté. Dans un message publié sur Le ministre français de l’Europe, Benjamin Haddad, appelle, de son côté, à ne faire preuve « d’aucune faiblesse, d’aucune lâcheté face à l’antisémitisme », dénonçant « une chasse aux juifs sur le sol européen ».
Evoquant un « lynchage de masse », le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi, estime que l’on n’est « pas dans du hooliganisme mais dans un phénomène politique ». Pour mémoire, les incidents antisémites en France ont bondi de 192 % au premier semestre 2024, par rapport au premier semestre 2023. Et, un an après le 7 octobre, le ministère de l’Intérieur observe une tendance à la hausse qui « semble être à long terme ».
Le match France-Israël maintenu
Dans ce contexte, une question est sur toutes les lèvres : faut-il maintenir le match de Ligue des nations qui opposera la France à Israël jeudi au Stade de France ? Certains, comme Manuel Bompard ce vendredi matin sur Cnews et d’autres voix à La France insoumise, réclament son annulation. D’autres proposent plutôt sa relocalisation. Abandonner « reviendrait à abdiquer face aux menaces de violences et à l’antisémitisme », répond le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a demandé au préfet de police de « prendre les mesures de sécurité nécessaires » pour le maintenir au Stade de France. Environ 2 500 gendarmes ou policiers mobiles devraient être réquisitionnés pour cette réunion. Et l’hôtel où logera la sélection israélienne sera sous surveillance.
Le ministre de l’Intérieur était déjà monté au créneau jeudi, suite au déploiement d’un énorme tifo avec le message « Palestine libre » avant le match PSG-Atlético de Madrid en Ligue des champions. “Je demande au Paris Saint-Germain de s’expliquer et aux clubs pour que la politique ne nuise pas au sport, qui doit toujours rester un catalyseur d’unité”, a-t-il écrit.
Il faut le dire et le répéter, l’antisémitisme n’a pas sa place dans le sport
“Ces événements ne constituent pas des incidents isolés mais s’inscrivent dans un contexte plus large où le sport devient un terrain d’expression de tensions politiques et sociales, notamment celles exacerbées par le conflit entre Israël et le Hamas”, note, dans une tribune publiée par Le Point. , l’historien Marc Knobel, ancien membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). Qui insiste : « Le sport est souvent utilisé à mauvais escient pour servir des agendas politiques ou idéologiques. Cette dérive transforme les matchs en champs de bataille. Il faut le dire et le répéter, l’antisémitisme n’a pas sa place dans le sport. « .
France