Arrêtée à Amsterdam, la mère du nourrisson, né très prématuré, sera présentée dans la journée à un juge d’instruction français en vue de sa mise en examen.
“C’est une jeune maman qui a fait un choix inconsidéré”résume son avocat, Me Romuald Sayagh, contacté par Le Figaro. Incarcérée depuis le 25 octobre aux Pays-Bas, Cristina doit être remise ce jeudi aux autorités françaises et présentée à un juge d’instruction du tribunal de Bobigny dans le cadre d’une enquête ouverte pour enlèvement., comme le révèle BFMTV.
Le conseil du père, Me Stéphane Gas, n’a pas encore répondu à nos demandes mais aucune date de rapatriement n’est encore prévue pour son client. Début novembre, le porte-parole du tribunal d’Amsterdam a expliqué avoir « opté pour la procédure longue » et ça « la demande de remise sera examinée lors d’une audience publique de la Chambre d’entraide judiciaire internationale à une date ultérieure. »
Quatre jours de fuite
Le 21 octobre, Cristina, 23 ans, et son compagnon, 25 ans, quittent le service de néonatalogie d’un hôpital d’Aulnay-sous-Bois, près de Paris, avec leur nourrisson de 17 jours, né grand prématuré, caché dans un cabas. . Alors que l’état de santé du bébé nécessitait des soins médicaux soutenus et spécifiques, ils ont pris la fuite en voiture, entraînant l’activation du plan d’alerte enlèvement par les autorités françaises. Le dispositif a été levé lorsque les enquêteurs ont acquis la certitude que le couple était passé par la Belgique. La police fédérale belge prend alors le relais et diffuse un appel à la population.
Grâce à l’analyse des données téléphoniques et aux écoutes téléphoniques réalisées par les enquêteurs, les parents et leur bébé ont été retrouvés le 25 octobre à l’hôtel Neutraal, dans le centre touristique d’Amsterdam, à deux pas de la gare centrale. Tous deux ont été placés en détention provisoire en attendant leur extradition vers la France. Le transfert de Cristina doit avoir lieu en fin de journée ce jeudi, nous indique M. Sayagh, soulignant que son client est “très fragile” mais prêt à expliquer les raisons de son geste au juge d’instruction.
“C’est une bonne mère.”
«Lorsque son bébé est né extrêmement prématuré, la mère a immédiatement adhéré aux soins médicaux proposés. Mais l’évocation d’un éventuel placement de l’enfant l’a fait paniquer. Elle le reconnaît, mais c’est une bonne mère.argumente l’avocat. Si aucune ordonnance de placement n’a été prononcée, cette possibilité a-t-elle été envisagée en raison du casier judiciaire des parents ? Le père est en effet connu pour ses violences et la mère pour sa consommation de drogue. A ce stade, la question reste sans réponse.
Après avoir été pris en charge à Amsterdam, le petit Santiago a été rapatrié en France le 31 octobre en ambulance et hospitalisé. Malgré les risques que comportait une telle course pour ce bébé très prématuré né huit semaines avant terme, le nourrisson « a pris du poids et est en bonne santé »assure Me Sayagh qui insiste sur le fait que « L’enfant a besoin de contact avec sa mère et plus largement avec sa famille. Les parents de Cristina sont unis derrière elle et leur petit-fils.. Reste à savoir ce que décidera le juge d’instruction ce jeudi. Le magistrat peut opter pour une mise en examen et, le cas échéant, décider d’un contrôle judiciaire ou demander le placement en détention provisoire de Cristina.
Dans cette affaire, deux hommes, un mineur et un majeur, ont déjà été mis en examen pour « enlèvement et séquestration d’un mineur de moins de 15 ans en bande organisée » et temporairement incarcéré. Ils ont reconnu avoir accompagné le couple et le nourrisson dans leur vol vers la Belgique.