Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple de Français détenus en Iran depuis 2022 et accusés par les autorités de“espionnage”sont « en bonne santé »a assuré mardi la justice iranienne, citée par leAFPécartant les accusations de mauvais traitements infligés à leurs familles.
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Le 7 mai 2022, Cécile Kohler, professeur de lettres modernes alors âgée de 39 ans, est arrêtée lors d’un voyage en Iran avec son compagnon Jacques Paris, ancien professeur de mathématiques nantais. Ils sont accusés par Téhéran d’être des espions. L’espionnage est passible de la peine de mort en Iran.
Conditions de détention épouvantables selon les familles
Le couple est détenu séparément à la prison de haute sécurité d’Evin, à Téhéran, et leurs familles n’ont eu que peu de nouvelles lors d’appels téléphoniques qui ne durent que quelques minutes, selon leurs proches. « Ces deux personnes sont détenues dans de bonnes conditions et en bonne santé »a déclaré le porte-parole de la justice iranienne, Asghar Jahangir, lors d’une conférence de presse à Téhéran. Des affirmations immédiatement démenties par les proches de Cécile Kohler dans un communiqué.
Sa sœur, Noémie, a décrit en août dernier à Ouest de la France les terribles conditions de sa détention. « Cécile n’a droit qu’à trois sorties de 30 minutes par semaine, dans une cour. C’est extrêmement peu. Elle est dans une petite cellule qu’elle partage au hasard avec d’autres femmes et où elle dort par terre sur une couverture”elle a raconté.
Le couple est parti en voyage en Iran au printemps 2022. A la fin de leur séjour, ils ont été arrêtés par les autorités. Leurs proches sont restés sans nouvelles pendant sept mois avant qu’une vidéo d’eux ne soit diffusée par la télévision d’État iranienne.
« Otages de l’État »
Un troisième Français, prénommé Olivier mais dont le nom de famille n’a pas été rendu public, est également détenu en Iran depuis 2022. Paris décrit ces prisonniers comme« otages de l’État ».
Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a reçu en octobre les familles des trois Français et les a assurés de “mobilisation des autorités françaises pour obtenir leur libération immédiate”.
L’Iran, qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par ses partisans et les ONG de les utiliser comme monnaie d’échange dans les négociations d’État à État.
Crise diplomatique avec Berlin
Le 28 octobre, l’Iran a annoncé l’exécution de Jamshid Sharmahd, un dissident allemand naturalisé, provoquant une crise diplomatique avec Berlin qui a fermé les trois consulats iraniens en Allemagne, rappelleAFP.
Il a été condamné à mort pour son implication présumée dans une attaque en Iran, qui a coûté la vie à 14 personnes et en a blessé quelque 300 en avril 2008. L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité à ses ressortissants.
Ce mardi, Téhéran a pourtant affirmé que Jamshid Sharmahd était mort avant d’avoir pu être exécuté.