Dans cette revue de presse nous revenons sur l’entretien accordé par le nouveau président du directoire d’Air Austral, sur les affaires jugées hier à Mayotte et sur le serpent de mer qu’est le cas d’une deuxième prison à Mayotte.
« Les Mahorais ne sont pas les vaches à lait d’Air Austral »
Et c’est le nouveau patron de l’entreprise qui le dit.
Deux semaines après sa prise de fonction, le nouveau président du conseil d’administration a réservé son premier déplacement à Mayotte, notamment à l’occasion de l’inauguration de la technopole. Nous l’avons donc interrogé sur les nombreuses critiques contre ses tarifs pour voyager depuis notre île : « les prix entre Mayotte et la Réunion n’ont pas augmenté, ils ont même légèrement diminué par rapport à 2019 » expliquer le patron d’Air Austral.
Et il ajoute que la moitié du prix du billet est constituée de taxes et de frais. À cela s’ajoute le coût du carburant. Pour un vol Mayotte-Paris, la compagnie n’aurait d’autre choix que de faire escale au Kenya pour s’approvisionner. Compte tenu des prix du kérosène à Dzaoudzi, ce serait le seul moyen d’assurer la rentabilité de la ligne. Il est donc impossible, selon lui, d’aligner les prix sur ceux de Réunion-Paris. Le président du conseil d’administration a en revanche annoncé qu’il travaillait sur des tarifs préférentiels pour les étudiants mahorais en France.
Air Austral a récemment mis en place un dispositif à destination des Mahorais proches des patients hospitalisés. Pour la compagnie, Mayotte représente près d’un quart de son trafic passagers.
Le Journal de Mayotte revient de son côté sur la décision d’Air France de ne plus survoler la mer Rouge jusqu’à nouvel ordre. Une mesure de précaution après l’observation au-dessus du Soudan d’un objet lumineux non identifié. Quatre destinations sont concernées par ce changement de trajectoire : La Réunion, Maurice, le Kenya et Madagascar. Les vols durent environ une heure de plus.
De leur côté, Air Austral et Corsair maintiennent des vols au-dessus de la mer Rouge ; la Direction générale de l’aviation civile n’a pas donné d’instructions particulières. Corsair précise simplement éviter de survoler le Soudan et Air Austral affirme être en contact permanent avec le centre d’analyse de l’aviation civile.
La grève au département est suspendue jusqu’à mardi prochain…
Il y avait de la confusion hier sur les péniches. L’intersyndicale avait annoncé qu’ils circuleraient, mais il a fallu attendre la fin de matinée et les assemblées générales des agents. Ils attendront le prochain round de négociations avec le président du département Ben Issa Ousseni. Le dialogue s’est plutôt bien passé avant-hier. ” Je n’ai pas le temps de négocier pendant trois jours avec le Forum économique de Dembéni (…) Donnez-moi six points principaux qui bloquent et qui pourraient être débloqués » aurait déclaré le président aux délégués syndicaux, selon le JDM. Les prochaines négociations concerneront principalement les agents de la DTM, la direction du transport maritime, le nouveau nom de la STM, comme le rappelle Flash Info. Quota horaire, ville administrative, titres-restaurant, le point complet sur ces négociations est à retrouver dans les journaux.
Le secrétaire général de Force ouvrière Justice était en visite à Mayotte
Nous l’avons reçu hier au JT de 19 heures. Le syndicaliste vient faire le point, notamment sur la surpopulation carcérale, après la mutinerie de la prison de Majicavo et la démission de son directeur. Selon le syndicaliste : « Une prison, c’est une cocotte minute : quand il y a trop de matelas au sol, plus de possibilité de tirer la chasse d’eau dans sa cellule, plus de fenêtre sur l’extérieur qu’est la télévision, elle finit par se fissurer. »
Des transferts de détenus ont été organisés, mais depuis, la situation s’est aggravée. Il y avait 647 détenus lors de l’incident, il y en a maintenant 40 de plus, soit un taux d’occupation de 246 %. Depuis septembre, les arrêts maladie des agents ont augmenté. « Une dizaine d’agents manquent chaque jour », précise le secrétaire local du syndicat dans Flash Info. FO Justice réclame la construction en urgence d’une deuxième prison, mais il faudrait qu’elle compte au moins 800 places, soit le double de ce qui est actuellement prévu. Et de toute façon, il ne sortira pas de terre avant au moins quatre ans si tout va bien. En attendant, le syndicat plaide pour intensifier les transferts vers la France. Le Secrétaire Général s’est engagé à signaler ces demandes au Ministre de la Justice.
Un homme reconnu coupable hier d’avoir agressé sexuellement sa nièce alors qu’elle avait 3 ans.
C’était entre 2012 et 2014, l’alerte a été lancée quelques années plus tard par le rectorat. La jeune fille a pris la parole après avoir eu une crise d’angoisse lors d’un atelier de sensibilisation au harcèlement sexuel. Elle a ensuite expliqué qu’elle ne souhaitait pas porter plainte, car son oncle n’a pas récidivé, il est gentil avec elle et souffre d’un handicap mental.
C’était une des difficultés de l’audience d’hier comme le raconte le JDM. Son tuteur était à ses côtés pour s’assurer qu’il comprenait de quoi on l’accusait. Ce qui fut assez laborieux selon le journal. Le prévenu a notamment reconnu les faits devant les enquêteurs et les experts médicaux, mais il a été difficile d’obtenir des réponses de sa part à la barre.
La peine encourue est de 10 ans pour ces actes, mais il faut trouver un équilibre, compte tenu de leur handicap, mais aussi du traumatisme de la victime. Le parquet l’a condamné à 3 ans de prison, à l’interdiction d’exercer toute activité avec des mineurs et à l’inscription au dossier judiciaire pour les auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.
Autre affaire jugée hier : la mort d’un garçon de six ans sur le chantier d’une maison à Poroani
L’enfant se trouvait au troisième étage du chantier lorsque la structure s’est effondrée. Il était alors accompagné d’une petite fille du quartier, ils jouaient sur ce terrain qui était totalement ouvert comme nous le raconte Flash Info.
Un chantier sans permis de construire. Selon le rapport de l’expert : « un professionnel du bâtiment ne fabriquerait jamais un poteau de 350 kilogrammes fixé avec seulement quatre à cinq centimètres d’acier. Il n’y avait aucune chance que ça tienne. » La propriétaire vivait périodiquement sur le site, son mari et ses enfants étant à la Réunion. Les travaux avaient d’ailleurs été interrompus depuis plusieurs mois au moment du drame.
C’était en novembre 2022, la mère de la victime n’a pas souhaité porter plainte, puis a changé d’avis cinq mois plus tard. La propriétaire lui a promis de l’argent, mais n’a pas honoré ses engagements. Elle a également montré peu de remords aux enquêteurs. ” L’enfant est mort parce que c’était son jour » a-t-elle déclaré à la police. Comportement totalement irresponsable selon le parquet. Elle était également absente à l’audience, ce qui ne l’a pas empêché d’être condamnée à un an de prison, dont six mois avec sursis, notamment pour homicide involontaire et travaux sans permis de construire. Elle a également l’obligation de détruire l’œuvre dans un délai de six mois.
Une première formation en self-défense féministe
Ce n’est donc pas une manière musclée de gagner les débats, c’est particulièrement destiné aux victimes de violences sexistes et sexuelles. Apprendre à se défendre, aider les à se reconstruire, à reprendre confiance en eux. Cette formation est offerte par Profession Sport Loisir, un regroupement d’employeurs. Elle sera encadrée par des formateurs d’une association belge, pionnière en la matière. Ce sera lundi prochain à la MJC de Mroalé.