La mairie de Paris est contre le projet de loi de finances du gouvernement pour 2025. La ville dénonce un « hold up » et estime que ce budget coûterait 320 euros par famille parisienne.
Le projet de loi de finances du gouvernement pour 2025, qui demande cinq milliards d’euros d’économies aux collectivités, risque d’alourdir le prochain budget de la ville de Paris de plus de 300 millions d’euros, soit 320 euros par famille, a alerté mardi la municipalité socialiste.
Le budget de Paris 2025 prévoit 11,3 milliards d’euros de dépenses, dont 1,7 milliard d’investissements, en légère baisse par rapport à 2024, selon le rapport d’orientation budgétaire qui sera soumis au Conseil de Paris en décembre. Avec une dette de 9,3 milliards d’euros à fin 2025, soit un peu moins qu’en 2024.
Cinq milliards d’euros d’économies
Ces prévisions ne prennent pas en compte pour l’heure l’impact « d’ampleur sans précédent » qu’aurait le projet de budget du gouvernement s’il était appliqué dans sa version initiale – avant sa discussion à l’Assemblée nationale –, a déclaré Paul Simondon, adjoint à la maire de Paris. Anne Hidalgo en charge des finances, mardi lors d’un point presse.
Les cinq milliards d’euros d’économies demandés aux collectivités locales représenteraient un coût pour le capital estimé entre 300 et 350 millions d’euros, anticipe la municipalité socialiste.
“Cela revient à environ 320 euros par famille parisienne, prélevés directement sur les caisses de la ville”, a précisé l’élu, dénonçant un “hold up” de l’Etat qui consiste à prélever directement les recettes des grandes collectivités.
« Sacrifier les politiques publiques »
“Cela nous obligerait à sacrifier les politiques publiques” et mettrait en difficulté les crèches, les activités périscolaires, les cantines, les Ehpad, les soins aux personnes âgées, etc., craint Rémi Féraud, sénateur (PS) de Paris qui espère y remédier à l’avenir. Sénat le volet communautaire du projet de financement (PLF).
A défaut, la mairie pourrait demander des comptes à l’Etat “quand il occupe des terrains de la ville”, a prévenu Paul Simondon, citant le projet évoqué par la Haute-Marne de mettre en vente des bâtiments départementaux, comme son palais de justice, au Bon coin.
Des discussions sont notamment en cours avec le Parc Zoologique de Paris pour que l’Etat paie le loyer, alors qu’aujourd’hui la municipalité « ne touche pas un euro là-dessus », selon l’élu.
Il propose également à l’Etat de « reprendre la Sorbonne pour un euro symbolique ». Le célèbre immeuble du Quartier Latin est propriété de la municipalité et “il n’y a aucune raison pour que les Parisiens payent plusieurs millions d’euros de travaux par an pour l’entretenir sans aucun retour”, a-t-il commenté. .