Des peines allant jusqu’à 15 ans de prison ont été prononcées ce mardi 5 novembre à Lille contre 18 membres d’un vaste réseau de passeurs outre-Manche. Ce procès s’est tenu entre fin septembre et début octobre, devant la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille. Ces individus organisaient des traversées de la Manche depuis un camp à Grande Synthe.
Ce réseau aurait organisé plus de 10 000 passages clandestins
Ce réseau irako-kurde était très organisé, il achetait les bateaux en Turquie et stockait le matériel aux Pays-Bas. Un bateau de 50 migrants pourrait rapporter jusqu’à 100 000 euros. Selon les autorités britanniques, ce réseau est soupçonné d’avoir organisé plus de 10 000 passages clandestins. Selon l’enquête française, il aurait également été l’un des principaux organisateurs de traversées de migrants vers l’Angleterre via la Manche entre 2020 et 2022.
Plus de 50 perquisitions ont permis la saisie de 1 200 gilets de sauvetage, de près de 150 bateaux pneumatiques et de 50 moteurs de bateaux, lors d’opérations menées conjointement par la France, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. , coordonné par les agences Europol et Eurojust.
Le tribunal de Lille a suivi, ce mardi, les réquisitions du procureur qui avait qualifié lors de l’audience le mois dernier un dossier « tentaculaire ». Le directeur écope de la peine la plus lourde, 15 ans de prison. Cet Irakien de 26 ans pilotait le réseau depuis sa cellule de prison en France car il avait déjà été condamné pour d’autres crimes. Il a également été condamné à une interdiction définitive de territoire français et à une amende de 200 000 euros. Les 17 autres prévenus, dont une femme, ont été condamnés à des peines allant d’un à douze ans d’emprisonnement et à une amende pouvant aller jusqu’à 150 000 euros.
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