La Charente sous le choc de son mauvais plan État-Région

La Charente sous le choc de son mauvais plan État-Région
La Charente sous le choc de son mauvais plan État-Région

3 juin 2024. « Catastrophique ». Jérôme Sourisseau, chef de file de l’opposition au conseil départemental et président du GrandCognac, cache difficilement sa déception. « Nous sommes encore sous le choc d’avoir appris cela. »

« L’État n’est pas là. » Philippe Bouty, le président du conseil départemental, après une réunion à la Région à Bordeaux, cache aussi sa joie. « Le compte n’y est pas. Loin de là. »

L’Occident n’existe pas

La dernière version du CPER 2023-2027, dont la Région votera le volet mobilité le 14 juin, a déçu la Charente. Avec des crédits en baisse et des projets qui devront attendre s’ils ne tombent pas à l’eau. Les attentes se sont portées sur la RN 141 ouest avec deux voies rapides entre Hiersac et Malvieille. Jérôme Sourisseau est « très amer ». « L’Occident n’existe pas, malgré toutes les propositions qui ont été faites. Aucune explication officielle. Et comme pour nous humilier encore davantage, on nous enlève un million sur les cinq prévus pour les études ? C’est l’enterrement du passage au 2×2 voies. Il y a un risque d’accidents mortels supplémentaires, c’est le premier sujet. Nous mangeons des millions et nous ne parcourons pas un kilomètre. »

Un enterrement à Malvieille ? «Ça y ressemble un peu», lâche Philippe Bouty, sans enthousiasme. Connexion, encore une fois, avec Jérôme Sourisseau. « Quand on parle de Cognac, on parle de développement économique. » Il sera alors temps, pour le président du GrandCognac de se demander si « le président du Département a mouillé son maillot », pour que Philippe Bouty regrette « que la pression des amis de M. Sourisseau ait été moins efficace » qu’il ne le pensait. je l’ai imaginé…

Mais « sur les négociations d’un CPER, nous n’avons pas de clé. Nous intervenons sur une compétence qui n’est pas la nôtre. Cependant, le Département exploite les routes depuis longtemps. Cette fois, alors qu’il ne restait plus que 40 % à financer pour réaliser la moitié du projet Hiersac-Malvieille, « l’État ne nous a pas écoutés », regrette Philippe Bouty. Au final, il n’y a que deux signataires du contrat : le préfet de région et le président du conseil régional.

Et comme pour nous humilier encore davantage, ils nous enlèvent un million sur les cinq prévus.

La Charente n’aura même pas l’occasion de se consoler avec les travaux de la ligne ferroviaire Angoulême-Limoges, fermée depuis 2018, et dont l’hypothétique réouverture ne devrait pas intervenir avant la fin du prochain plan, qui s’achèvera en 2032. Philippe Bouty veut néanmoins garder espoir. « Il n’y a rien au CPER : 9 millions d’études et 25 millions de travaux. » Sur un projet de régénération estimé à au moins 200 millions.

« On savait qu’il y aurait du décalage au prochain CPER », concède le président du Département. Il y aura une révision dans deux ans. L’essentiel maintenant est d’obtenir un accord de cofinancement avec la SNCF, donc l’État, et la Région, condition pour que le financement puisse se poursuivre sur le prochain plan, comme nous l’avons fait pour la RN 141 Est ».

Le ministre avant l’été

“C’est ce qui sécurise l’engagement de l’Etat à financer les travaux d’ici 2023.” Philippe Bouty a rencontré le ministre des Transports il y a deux semaines. Patrice Vergrillete a promis qu’il viendrait « sur le territoire avant l’été », pour parler à la fois du POLT (Paris-Limoges) et d’Angoulême-Limoges. Il espère. « Je ne crois pas que nous entreprenions 25 millions de travaux sans rien faire ensuite. »

La déception est à la hauteur des attentes. Même lorsque l’État s’en mêle, cela ne suffit pas. A l’issue des discussions avec le préfet de Charente, l’enveloppe a été fixée à 22 millions pour la suppression des derniers carrefours plats de la RN 10 nord. « On se retrouve avec 18,7 millions », déplore Philippe Bouty, qui estimait en 2023 que cela ne pourrait financer que 2,5 carrefours sur les cinq restant à aménager.

La plus grosse opération reste l’achèvement des dérivations de Chasseneuil, Roumazières et Exideuil. L’État a investi 80 % des 136 millions dans ce plan. “Mais même là”, commente Philippe Bouty, “si la fin des travaux est assurée, on sait qu’il y aura une augmentation plus que probable de l’ordre de 16 millions à payer par les collectivités.”

Les cartes sont jouées, mais Philipe Bouty a rendez-vous ce mardi matin par téléphone avec le préfet de région. Jérôme Sourisseau entend mobiliser les neuf présidents de communauté du département. Le président du Département a prédit qu’il « n’agirait pas » sur le CPER sans aucune garantie. Avec quelles conséquences ? ” Aucun “…

Une version finale à prix réduit

34 millions sur le rail, immatriculé au CPER. Cela fait 9 millions d’études, 25 millions de travaux, qui concerneront essentiellement l’installation de bases de travaux sur le tracé de la ligne. « C’est ce qui m’importe pour que les travaux puissent commencer », précise Philippe Bouty. Il s’agit de 13,6 M€ pour l’État (40 %), 14,79 M€ pour la Région (43,5 %), 5,61 M€ (16,5 %) pour le Département.
136 millions sont affectés à la mise à 2×2 voies de la RN 141 entre Chasseneuil et Exideuil. Il s’agit de 81,6 M€ (60 %) pour l’État, 29,92 M€ (22 %) pour la Région, 24,48 M€ pour le Département. Il manquera probablement entre 15 et 17 millions d’euros pour mener à bien le projet.
4 millions ont été inscrits aux études de la déviation Malvieille-Hiersac qui ont dû être partiellement répétées. Le financement est assuré à parts égales par l’État et le Département.
18,7 millions. C’est ce que l’État alloue au projet de suppression des carrefours plats de la RN 10 nord.

 
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