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Reportage Après trois inondations l’hiver dernier, les habitants de Blendecques ont pris la difficile décision de quitter leur domicile. Leurs maisons, achetées par l’Etat, seront démolies, et leur quartier sera entièrement rasé.
Des débris éparpillés au sol, un garage ouvert aux quatre vents, des murs si nus qu’on voit les parpaings… La jolie maison en briques rouges de Jean-François Ghillebaert, située au numéro 11 de l’impasse Roger-Salengro, à Blendecques (Pas -de-Calais), n’est plus qu’une ruine. Un an après la première des trois inondations qui ont frappé ce village situé près de Saint-Omer, seules les façades de l’édifice sont encore debout. “C’est une torture de voir ça”soupire le père de famille, les traits tirés. À la mi-octobre, Jean-François trouve la force de revenir une dernière fois sur place pour démonter et récupérer le peu de choses qui n’ont pas été détruites lorsque l’Aa, la rivière qui traverse son terrain, a débordé : des fenêtres, des lustres, une insert de cheminée… Il compte aussi emporter les deux oliviers qui ornent son jardin, dernières traces de cette vie antérieure, que l’eau a engloutie. Alors, jure-t-il, il ne reviendra jamais : « Il est temps de tourner la page. »
Après une année marquée par le stress, le Blendecquois, son épouse et leurs deux filles âgées de 15 et 12 ans voient enfin le bout du tunnel. En accord avec la communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer (Capso) et l’Etat, la famille Ghillebaert et leurs voisins ont pris une décision forte et rare : tout le monde quittera définitivement le quartier. « La nature nous a envoyé un signal clair : « Fuyez, n’y restez pas. » Nous avons décidé d’écouter…
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