l’essentiel
Secrétaire général de la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne, Nicolas Atès, cultivateur de céréales et d’ail violet à Lasserre-Pradère, s’inquiète de la multiplication des vols de GPS agricoles dans les exploitations agricoles du département.
Nicolas Atès, vous suivez de près les vols de GPS agricoles en Haute-Garonne. Comment évoluent les vols de ces équipements ?
Les vols augmentent de façon exponentielle. Le fait est que de nombreux agriculteurs sont désormais équipés de GPS. Ils se sont beaucoup développés dans les exploitations agricoles ces dernières années. Après, on constate que les vols se concentrent sur des périodes précises. Un jour, les voleurs se rendront dans des fermes du Lauragais, la semaine suivante dans le Comminges, puis dans des fermes du nord-ouest du département. J’imagine que cela doit fonctionner par commandes. Disons qu’il nous faut dix antennes et dix écrans pour les pays de l’Est, les voleurs viennent les récupérer dans nos fermes et la dissimulation est vite faite, puisque le matériel est sans doute précommandé.
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Que peut faire un agriculteur pour protéger son GPS ?
C’est assez compliqué dans la mesure où les appareils GPS sont des équipements assurables, et indépendamment des tracteurs. Vous devez souscrire un contrat d’assurance spécifique au GPS, et cela peut coûter plusieurs centaines d’euros par an. Personnellement, je mets une étiquette sur le mien, comme ça je sais où il se trouve. Mais nous arrivons à un point où nous sommes obligés d’hyper-sécuriser nos hangars et nos outils de travail. Tout en sachant qu’un GPS agricole coûte entre 11 000 € et 25 000 € pièce.
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Et avec la crainte de se faire piller leurs outils, les agriculteurs haut-garonnais restent sur leurs gardes…
En tant que secrétaire général de la Chambre d’agriculture, j’ai peur qu’un jour, un agriculteur règle lui-même ses comptes et que cela se termine mal. Le pire, c’est que les voleurs le font de manière très brutale. Ils ne prennent pas le temps de débrancher l’antenne ou de retirer correctement l’écran. Arrivés dans les cabines, ils arrachent tout et détruisent les faisceaux électriques. À l’arrivée, il en coûte des milliers d’euros pour tout réparer et l’assurance ne couvre parfois pas tous les frais.