Dès ce lundi 4 novembre, Samuel, un père de famille de 42 ans, accusé d’avoir violé son enfant et de l’avoir prostituée dans les Cévennes, comparait devant le tribunal correctionnel du Gard. Trois autres personnes, dont deux femmes, sont impliquées dans cette sordide affaire.
C’est en 2020, après le confinement que la petite Emma (le prénom a été modifié), une enfant fragile, alors âgée de 12 ans, se confie à sa mère. L’enfant ne voulait plus partir en vacances chez son père et a décrit des violences, des agressions sexuelles et des viols. Les premières violences, agressions sexuelles et viols ont commencé quand elle avait 8 ans, en 2014 et se sont poursuivies jusqu’en 2020.
Samuel, son père l’aurait encouragé à boire de l’alcool et à regarder des films pornographiques, raconte l’enfant. Les agressions, violences et viols ont été commis au domicile du père divorcé, pendant les vacances, dans un petit village des Cévennes Gardoises, rapportent les gendarmes de la Drôme qui recueillent le témoignage de la petite fille et la plainte de la mère.
L’enquête progresse ensuite dans le Gard où réside Samuel, le père divorcé et est confié aux gendarmes de Vézénobres en mai 2021. Le père nie puis reconnaît avoir violé sa fille. Deux autres enfants, dont la demi-soeur de la jeune victime, décrivent des violences et des abus sexuels.
Accusé de viols et d’agressions sexuelles, Samuel, 42 ans, comparaît à partir de ce lundi 4 novembre devant le tribunal correctionnel du Gard et sera assisté de Me Khadija Aoudia. Il est également accusé d’avoir agressé sexuellement la demi-sœur mineure d’Emma et ce jeune garçon âgé de moins de 15 ans.
Des faits de proxénétisme contestés
L’affaire est déjà sordide mais là on descend dans l’abject. Samuel est également accusé d’avoir prostitué sa fille. Ce qu’il a contesté. Des amis de l’accusé, dont un couple, auraient sollicité le père et l’auraient payé pour avoir des relations sexuelles avec la petite fille et l’auraient violée. Selon la petite victime, une dizaine de clients et “une quinzaine de femmes” aurait participé à ces ébats sexuels et l’aurait abusée sexuellement, dans l’appartement du père situé dans une petite ville au nord du Gard, dans celui d’un couple d’amis de leur père, dans les bois ou au bord de la Vis.
“On leur fait payer le fait d’être trop proches de leur père”
Luc, l’un des amis, défendu par Me Marc Roux et Elise, sa compagne (les deux prénoms ont été modifiés) défendue par Me Abdelghani Merah sont accusés de viol, d’agression sexuelle et de proxénétisme sur la victime mineure. Ils comparaîtront également devant le tribunal correctionnel du Gard. “On leur fait payer le fait d’être trop proches de leur père, s’insurge Me Abdelghani Merah, l’avocat d’Elise. Plus de 80 % des faits dénoncés reposent uniquement sur les déclarations de cette jeune fille fragile. C’est extrêmement grave. Mon client a hâte de pouvoir s’expliquer.
Le couple a toujours nié les graves accusations portées contre eux. Quant à la grand-mère paternelle qui aurait été témoin de scènes de violences sexuelles et de viols, elle est poursuivie pour non-dénonciation d’un délit. Elle sera défendue par Me Sophie Bonnaud.
C’est le procureur général, David Malicot, qui portera l’accusation. Les débats sont prévus sur cinq jours. Mes Séverine Lamberton et Julie Gras s’exprimeront au nom de la victime et de sa mère, parties civiles. Deux associations se sont également portées partie civile : Action Team Against Pimping, représentée par Me Hugo Ferri, et Innocence en Danger, représentée par Me Wafae Ezzaïtab.