Militaire depuis 38 ans en mission en Afghanistan ou en Côte d’Ivoire, Jean-Louis Martinez, 69 ans, a parcouru plus de 4 000 kilomètres à pied en France pour sensibiliser au syndrome de stress post-traumatique.
“Je me suis dit, il faut que je fasse quelque chose pour tous ces blessés psychiques parce qu’un blessé physique se voit, alors qu’un blessé post-traumatique ne se voit pas”, explique à l’AFP Jean-Louis Martinez, ancien militaire. qui a pris sa retraite en 2011.
Cet homme de 69 ans arrive à Marseille ce samedi 2 novembre après avoir parcouru 4 000 kilomètres pendant huit mois pour sensibiliser au syndrome de stress post-traumatique, qui ne touche pas que les militaires.
«Une meilleure sensibilisation de la population»
Parti de Colmar en Alsace le 1er mai, il achèvera dimanche son périple chez lui, à Roquefort-la-Bédoule (Bouches-du-Rhône), après une escale samedi à Marseille où il compte gravir les marches de l’emblématique Basilique Notre-Dame. Dame de la Garde, la « Bonne Mère » des Marseillais, avec d’autres personnes souffrant du SSPT.
Cet ancien militaire qui marche pour les blessés de guerre arrêté dans la Creuse
“Mais d’autres professions sont concernées, les pompiers, les forces de l’ordre, les journalistes…”, constate l’ancien militaire. Sauvé par le dessin et l’écriture d’un livre, « Des mots pour le mal », il souhaite sensibiliser la population et décide de parcourir la France à pied, en sac à dos, pour en parler. Au fil du parcours, documenté sur ses pages Facebook et Instagram, des « kms pour apaiser leurs maux », des habitants l’ont accueilli, ont parcouru un bout de chemin avec lui ou lui ont offert une collation, quitte à faire un détour de plusieurs kilomètres. des dizaines de kilomètres, a-t-il déclaré à l’AFP.
“Si quelqu’un me dit qu’il n’y a pas de solidarité en France, je dis que c’est faux”
Jean-Louis Martinez (ancien militaire âgé de 69 ans)
S’il reconnaît que l’armée a fait beaucoup de progrès dans l’aide aux soldats d’active blessés mentalement et à leurs familles, il met en garde contre les militaires, policiers, gendarmes ou pompiers qui ont pris leur retraite, car ces problèmes peuvent surgir des années plus tard.
La prévalence du SSPT est estimée entre 5 et 12 %
Le trouble de stress post-traumatique (SSPT) peut survenir après un événement traumatisant. Elle se traduit par des souffrances morales et des complications physiques qui altèrent profondément la vie personnelle, sociale et professionnelle, selon l’Institut de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
La prévalence du SSPT est de 5 à 12 % dans la population générale, selon certaines études évoquées par l’Inserm. Quelque 2.800 militaires français souffrant de traumatismes psychologiques ont été recensés de 2010 à 2019, soit cinq fois plus que le nombre de blessés physiques, selon l’armée.
Avec l’AFP