Par
Jean-Marc Aubert
Publié le
1 novembre 2024 à 18h32
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Le loup reste très présent dans leHérault, exclusivement dans quatre zones rurales reculées du nord, mais sans existence de meute : c’est le constat dressé lors du « comité loup » réuni ce lundi 28 octobre 2024 à Montpellier, autour du prefect of Hérault, François-Xavier Lauch.
Une rencontre en pleine actualité, puisqu’un loup a été aperçu et même photographié le 22 octobre dernier en plein jour, dans la petite commune rurale de Saint-Michelau nord-est de Lodève, près du Caylar, à 300 mètres d’habitations et de troupeaux de moutons, comme le confirment des témoignages isolés sur place. Solitaire, il cherchait probablement de la nourriture.
OFB, DDTM, syndicats et élus
La présence de cette espèce de canidé a donc été évoquée lors de cette réunion de travail sous la présidence du préfet en présence de nombreux acteurs : direction départementale des territoires et de la mer -DDTM 34-, Office Français de la Biodiversité -OFB-, des syndicats agricoles et des élus, dont Sophie Pradel, maire de Saint-Michel et éleveuse de moutons.
« C’est un sujet d’intérêt dans l’Hérault, notamment dans les zones marquées par le pastoralisme. Conformément au plan national loup, l’Etat apporte des garanties : une transparence absolue sur la présence du loup sur le territoire, l’analyse de tous les indices relevés sur le terrain, la rapidité et la réactivité des services de l’OFB dans les constatations et indemnisations. suite à la prédation les échanges continus avec les départements voisins, Tarn, Aveyron et Gard, le loup n’ayant pas de frontières » indique le préfet de l’Hérault.
La préfecture dévoile quelques chiffres clés : entre 1 003 et 1 100 individus sont estimés au niveau national, 71 indices collectés depuis le 1er janvier 2024, dont 28 loups retenus et 4 confirmés dans le département dans quatre zones concernées : les massifs du Caroux, du Somail et de la Montagne Noire et sur le plateau du Larzac « L’État réitère sa volonté de protéger les éleveurs victimes de la prédation des loups, dont la présence est en augmentation selon les territoires », confirme François-Xavier Lauch.
Une meute dans le Luberon
Dans le Vaucluse, Une meute a été repérée à plusieurs reprises au cœur du massif du Luberon, avec une scène de violence vécue par un habitant d’Apt, qui en compte 12 000. Ces derniers mois, alors qu’elle le promenait aux portes de la ville, au niveau d’un lotissement résidentiel, son chien s’est mis à aboyer bruyamment en direction d’un grand bosquet. Croyant que du gibier s’y cachait, elle voulut y regarder de plus près et quelle ne fut pas sa surprise de voir deux loups s’enfuir. Force est de constater qu’il ne s’agissait pas de chiens et que les chasseurs qui traquaient les sangliers dans le Luberon n’étaient guère surpris : ils ont déjà aperçu au moins cinq loups ensemble sur le plateau d’Apt, traces et excréments à l’appui.
Ces chasseurs assurent que cette meute a pris possession d’un territoire boisé et isolé, chassant ainsi les sangliers et autres animaux, comme ils l’ont observé.
174 loups tués
Le plafond de « retrait » est fixé à 209, soit environ 20 %. En 2024, 174 loups ont déjà été tués. Dans le département, cette année, l’indemnisation des victimes s’élève au total à 10 000 €. « La plus grosse dépense consiste à aider les éleveurs à avoir un chien de défense du troupeau – un patou – pour installer les clôtures. Pour le département, cela représente un coût de 66 000 € en 2024″, précise le sous-préfet de Lodève, Eric Suzanne, référent ruralité dans l’Hérault, précisant que “cela concerne notamment l’achat, la garde et l’éducation canine”.
La présence du loup le 22 octobre à Saint-Michel, au cirque de Navacelles n’est pas une première, comme l’a indiqué le maire lors de la réunion préfectorale, puisque des attaques de bêtes ont eu lieu en 2022 et la dernière fin octobre 2023. Cette année-là, aucun nouveau signalement de canis lupus n’a été signalé.
Quatre moutons tués récemment
Pourtant, le loup rôde non loin : en effet, le 22 septembre, quatre moutons ont été tués et dévoré, et huit autres blessés dans la commune voisine du Larzac de Saint-Maurice-Navacelles. L’OFB ne confirme pas officiellement que ces attentats de septembre et la présence d’un loup un mois plus tard, même si c’est un de leurs appareils photo qui l’a piégé, des enquêtes sont en cours pour le confirmer.
« Ce refus de l’OFB d’admettre l’existence des loups, alors même qu’ils sont photographiés, les traces constatées ne laissent aucun doute et les blessures béantes sur les moutons deviennent lassantes. C’est incompréhensible et cette attitude de ces agents de l’État aggrave encore davantage la situation dans laquelle nous sommes plongés, la perte de nos animaux est difficile à accepter » assure un éleveur héraultais qui ne s’emporte pas.
Cadavre d’un petit
Selon la préfecture, même si sa présence augmente en France, le nombre de prédations diminue dans l’Hérault. Durant l’été 2022, un lionceau a été découvert mort sur la commune de Rives, en bordure du Larzac en Aveyron, ce qui tend à attester qu’un couple avait trouvé refuge. En tout cas, c’est au moins la preuve que le canis lupus hante bel et bien les collines au nord de Montpellier.
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