(Ottawa) Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, est passé à l’offensive jeudi, tentant de ridiculiser les affirmations des conservateurs sur le répit qu’apporterait l’abolition des taxes fédérales sur l’essence cet été.
Publié hier à 19h54
Michel Saba
- Canadienne
Lors de la période des questions à la Chambre des communes, M. Guilbeault a affirmé qu’une famille albertaine devrait parcourir pas moins de 37 000 kilomètres pendant ses vacances pour économiser les « 955 $ » que leur promet le Parti conservateur. Du Canada.
« Vous pourriez donc quitter Montréal, aller à Mexico, revenir à Montréal, retourner à Mexico, revenir à Montréal, retourner à Mexico, revenir à Montréal et retourner à Mexico. Ensuite, il y aurait encore des kilomètres», dit-il en bougeant à chaque fois son bras de droite à gauche pour imiter les allers-retours sous les rires de ses collègues.
M. Guilbeault a donné de nombreux autres exemples pour illustrer que, selon lui, les conservateurs proposent « de la bouillie pour chats » et que « les mathématiques ne sont pas (leur) point fort ».
Détaillant son calcul, il a expliqué que cette même famille devrait brûler 3 293 litres d’essence durant les mois d’été avec son véhicule qui consomme 8,9 litres aux 100 kilomètres. Ce niveau représente la consommation du « véhicule canadien moyen », selon les données de l’Agence internationale de l’énergie datant de 2017.
Vous pouvez partir du pôle Nord, aller au pôle Sud, et vous pouvez presque revenir jusqu’au pôle Nord.
Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’Environnement
Semblant pris de court, le leader adjoint des conservateurs à la Chambre, Luc Berthold, dont le parti mène une croisade contre la tarification du carbone, a déclaré ne pas savoir d’où les libéraux « tiennent leurs chiffres », laissant entendre qu’ils les « inventent » encore. fois, comme d’habitude.
« On sait très très bien que les Québécois qui paient à la pompe chaque semaine verront la différence sur leur facture à leur arrivée à la fin du mois. C’est la réalité. Les Québécois […], les mathématiques libérales, ils les comprennent très très bien. Cela leur enlève trop d’argent de leurs poches », a-t-il déclaré.
Quelques minutes plus tôt, dans un échange avec l’ancien chef conservateur Andrew Scheer qui demandait aux libéraux de faire preuve « d’une once de compassion » afin que les familles puissent s’offrir des vacances abordables cet été, le ministre Guilbeault soulignait que la famille devrait conduire « pendant 10 minutes ». jours, non-stop » pour parcourir ces 37 000 kilomètres.
« Vous aviez deux semaines de vacances, il vous resterait deux jours, voire trois, pour profiter de vos vacances », a résumé le ministre Guilbeault.
Il y a deux semaines, le chef conservateur Pierre Poilievre a lancé sa campagne pour exiger qu’Ottawa suspende les taxes fédérales sur les carburants de la Fête nationale des Patriotes à la Fête du Travail, afin d’offrir aux automobilistes une « pause estivale » de « l’inflation de Justin Trudeau ».
Il avait déclaré à l’époque que cela réduirait le prix de l’essence de « 35,6 cents le litre en moyenne ».
Or, la taxe d’accise sur l’essence est de 10 cents le litre, celle sur le carbone est de 17,6 cents le litre et la TPS s’élève à 1,4 cents le litre, pour un total de 29 cents le litre.
Sur ceux de Terre-Neuve et du Labrador, 603 $ pour ceux du Manitoba et 592 $ pour ceux de l’Ontario.
Sa liste s’arrêtait là, mais dans un communiqué accompagnant l’annonce, il estimait les économies de la famille canadienne moyenne cet été à 670 $.
Appelé à clarifier la méthode de calcul des conservateurs, le bureau de M. Poilievre a expliqué à - Canadienne que, lorsqu’il est question de tarification du carbone, il tient plutôt compte de son « coût fiscal et économique brut ».
Cela équivaut à 1 674 $ en Ontario pour l’année, nous a-t-on indiqué sur la base d’un rapport du directeur parlementaire du budget. Et comme la mesure couvrirait 29 % de l’année, soit les 105 jours de vacances d’été évoqués, le panel considère que supprimer la tarification sur la pollution permettrait à cette famille d’économiser 485 dollars.
Quant à la taxe d’accise et à la taxe de vente fédérale, les conservateurs prétendent qu’elles totalisent 18 cents le litre. En estimant qu’une famille consomme en moyenne 2 050 litres d’essence au cours de l’année, elle en utiliserait 595 pendant les vacances d’été, soit 107 dollars.
Début avril, le prix de la tonne de carbone est passé de 65 dollars à 80 dollars, soit une augmentation de 3,3 cents le litre. Elle doit augmenter annuellement de 15 $ la tonne pour atteindre 170 $ la tonne en 2030. La mesure ne s’applique pas au Québec et à la Colombie-Britannique. Les deux provinces ont leur propre système pour imposer un prix sur la pollution.
Avec les informations de Stéphane Blais, à Montréal
