Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
Enclave mosellane en pays alsacien, le Bitcherland est une terre de légendes et de mystères… Amis de Metz et du sillon mosellan, prenez votre voiture et roulez jusqu’au panneau indiquant « Route forestière de Hanau ». Vous réalisez alors que nous aurons quitté la capitale depuis une bonne heure et demie déjà… mais que vous serez toujours en Moselle – peut-être même en son cœur. Par ici, les maisons et la nature prennent des couleurs vives, on y va franchement avec le bigarré des façades, et avec sa terre rouge pleine de fer, le bleu gris du ciel et des étangs, et ses charbonniers et chlorophylles, la forêt ressemble soudain à un paysage de conte de fées. Des couleurs claires et audacieuses, qui révèlent le caractère des habitants… Cette forêt est impressionnante, avec ses énormes rochers, ses forêts magiques et ses châteaux poussant sur des lisières telles des incisives géantes. Parmi les plus impressionnants des environs, le Waldek, qui semble en équilibre instable sur son éperon rocheux. Oh, ce n’est pas vraiment une ruine ! Mais c’est dans ses profondeurs que se cache la légende. Sous ses pierres, la vie n’est pas totalement éteinte… Les agriculteurs locaux affirment que les profonds souterrains, où l’on ne peut plus pénétrer à cause des glissements de terrain, sont toujours habités. Dans l’un d’eux, en effet, chaque nuit, on entend un bruit faible, à peine perceptible : celui des dés qui roulent sur la pierre…
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