Un concert de l’orchestre d’harmonie Musique de la Garde Républicaine est organisé aux Mazures, dimanche 3 novembre 2024. Est-ce une première ?
Éric Lemonnier, deputy conductor of the Musique de la Garde Republicane harmony orchestra : Oui, depuis plus de vingt ans. En tout cas, pour ma part, c’est la première fois.
Hubert Destenay, président du club de football de Cheveuges : Oui, nous avons déjà fait venir la Cavalerie de la Garde Républicaine qui est un orchestre différent de celui qui viendra dimanche 3 novembre aux Mazures.
Vous venez dans les Ardennes à la demande du club de Cheveuges. Jouer pour une association locale, un club sportif, etc. est-il habituel pour la Garde républicaine ?
IL : Oui et non. Nous faisons sept à huit concerts par an dans toute la France. Le reste de l’année, nous jouons pour des événements officiels et protocolaires. Comme les dîners d’État, les arrivées de personnalités politiques à l’aéroport, le 14 juillet à l’Élysée, etc.
Il est important de noter que la Garde Républicaine abrite plusieurs ensembles musicaux distincts, trois au total. Mais il faut savoir aussi qu’il existe plusieurs orchestres dans la Garde républicaine. Nous sommes l’orchestre d’harmonie de la Musique de la Garde Républicaine.
En gros, la différence réside dans la formation de l’orchestre. Contrairement à d’autres formations orchestrales, l’orchestre à vent comprend non seulement les instruments à vent et les percussions typiques des ensembles de ce type, mais également des tambours et des clairons.
Est-ce que ce sont les mêmes musiciens qui accompagnaient la chanteuse Aya Nakamura à l’ouverture des Jeux Olympiques qui viendront aux Mazures ?
IL : Oui ! C’est moi que l’on voit principalement à l’écran, à droite du chanteur en train de danser. D’ailleurs, au départ, nous n’étions pas censés bouger. C’est Thomas Joly (le directeur de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, ndlr) qui voulait qu’on danse et ça ne nous a pas dérangés ! Au contraire, c’était un jour de fête, les Jeux Olympiques, pas une cérémonie protocolaire. En fin de compte, il est devenu une peinture phare des Jeux Olympiques.
HD : Oui, ce sont les mêmes personnes. Mais nous avions anticipé le buzz que susciterait leur performance. Nous les avions déjà réservés longtemps à l’avance.
Avant d’entamer le tableau dit « Égalité », y avait-il une appréhension dans les rangs ?
IL : Appréhension pas vraiment mais on savait que la prestation allait faire parler. Nous avons répété trois fois dans des lieux secrets et tout a été validé par notre hiérarchie et par le président de la République, Emmanuel Macron. Tout s’est très bien passé et l’artiste, Aya Nakamura, est très sympathique !
Qu’avez-vous pensé des critiques adressées à cette collaboration que nous pensions inimaginable ?
IL : Nous en avions beaucoup. Mais c’est un moment qui a marqué les gens et les esprits. C’est la rencontre de deux mondes différents, certes, mais c’était surtout très symbolique.
Nous avons ouvert en grand les portes de la Garde pour un moment festif. Un spectacle qui a apporté des valeurs modernes et qui prouve que la Garde Républicaine sait s’adapter, vivre avec son temps tout en respectant les cérémonies protocolaires. C’était un véritable honneur, une très, très belle récompense.
Cela ne signifie pas non plus que le protocole doit disparaître. La preuve, lors de la clôture des Jeux Paralympiques, nous étions là mais de manière beaucoup plus formelle, bien alignés.
Et après les Jeux ?
IL : Nous allons rebondir à partir de ce moment. Nous aimerions pouvoir rejouer le medley « Aya Nakamura Special ». Nous avons déjà demandé à Victor Le Masne (directeur musical des Jeux NDLR) de faire la musique pour nous. Pour l’instant, rien n’est décidé ni fait.
Lors du concert de dimanche, jouerez-vous de la musique d’Aya Nakamura ou des morceaux plus classiques ?
IL : On va s’en tenir à des pièces plus classiques.
HD : Les morceaux interprétés seront des classiques de la musique traditionnelle française. Comme Les Misérables ou les marches, comme la marche de Lorraine.