Les Gilets jaunes jugés six ans plus tard pour l’incendie de plusieurs radars à travers l’Ariège

Les Gilets jaunes jugés six ans plus tard pour l’incendie de plusieurs radars à travers l’Ariège
Les Gilets jaunes jugés six ans plus tard pour l’incendie de plusieurs radars à travers l’Ariège

l’essentiel
Six individus de tous âges, sexes et origines ont été jugés mardi à Foix pour l’incendie de plusieurs radars à travers la campagne ariégeoise, une action marquante pour manifester leur frustration face à la sourde oreille de l’Etat aux revendications des Vests. jaune.

C’est un groupe très hétéroclite, pour un dossier bien rempli, qui se présente à la barre du tribunal judiciaire de Foix ce mardi 28 mai. 8 accusés, dont 6 présents, hommes et femmes de tous âges et venus de tout le département, ont été jugés. ce jour-là pour la destruction ou tentative de destruction de radars fixes à Saint-Paul-de-Jarrat, Saint-Quentin-la-Tour, Mirepoix et Le Vernet en 2018, en pleine période des Gilets jaunes.

C’est sur ce dernier radar que sont repérés les premiers de la petite bande, après que les gendarmes ont établi une surveillance suite aux dégâts survenus sur plusieurs radars plus tôt dans la soirée. Petit à petit, la police trace le flux des publications sur les réseaux sociaux pour identifier tous les participants. L’idée serait née d’une réunion informelle des Gilets jaunes, où chacun voulait exprimer sa frustration face à la sourde oreille de l’Etat : “Nous avions l’impression de ne pas être entendus”, a expliqué l’un d’eux. eux à la barre. Alors, tout le monde rejoint un petit groupe de trois personnes par radar, pour empiler les pneus et y mettre le feu.

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Au final, le matériel sera partiellement endommagé, seul le radar Crampagna étant totalement détruit, et les Gilets jaunes se retrouveront encore devant les tribunaux. Dans la bouche du président Sun-Yung Lazare, la question revient souvent : « Mais franchement, à quoi ça servait de brûler ces radars ? Chacun essaie de répondre du mieux qu’il peut, allant du « je ne sais pas » au « nous voulions être davantage vus et entendus ». “Ce sont toujours nos impôts, vos impôts, qui financent ces équipements”, ajoute le magistrat. « J’ai eu ce sentiment d’être presque insulté, quand on voyait partout à la télé et sur les réseaux sociaux la violence quotidienne des policiers envers les gens. On avait envie de dire qu’on était là aussi», raconte un autre.

Un débat philosophique sur la responsabilité de chacun

Petit à petit, le public s’enlise dans les détails sur qui ou qui a commis tel ou tel acte, certains niant ou minimisant leur implication tandis que d’autres assument directement la responsabilité de leurs actes. Cela n’empêche pas le procureur adjoint, Benoît de Saintignon, d’appeler le tribunal à ne pas “diluer la responsabilité de chacun”, même s’il reconnaît un environnement particulier : “Même si c’est le groupe qui a décidé, chacun est responsable de ses actes personnels, ” il dit. S’attachant à démêler les charges retenues contre chacun, le représentant du ministère public a requis des peines allant de 9 à 12 mois de sursis simple ou probatoire.

Pendant près d’une heure, les avocats de la défense, au nombre de cinq, s’efforcent de relier le geste de leurs clients à un contexte politique et social. « C’est presque une question philosophique : jusqu’où peut-on aller pour se faire entendre ? demande maître Trespeuch. La seule chose que l’on peut regretter, c’est que cette discussion ait lieu après que ces personnes, en situation difficile, qui veulent être entendues, soient allées trop loin.» « On ne peut pas nier les violences réciproques entre le gouvernement et le peuple », argumente Maître Baby. « C’est une réaction très humaine de dire qu’il y a un combat à mener, et quoi de mieux comme symbole d’un État oppresseur que le radar ? C’est un acte politique qui repose sur la revendication, même s’il relève de la loi.»

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Tout le monde s’accorde à dire que les prévenus ne sont pas de grands criminels et que la question d’une peine aussi lourde que celle requise par le parquet se pose, près de six ans après les faits. Par ailleurs, certains pointent la responsabilité d’une autre femme, largement absente du procès même si elle semble être l’instigatrice de la réunion informelle : « Elle a fourni les plans pour brûler un radar, l’essence pour allumer les incendies, elle recueilli les confidences des uns et des autres sur qui était où… », énumère Maître Fabbri, soutenu par Maître Quintanilha : « Il y avait un leader, et des suiveurs. Et l’avocat de conclure : “Ne vous inquiétez pas, vous ne les reverrez plus devant votre tribunal.” C’est ce que semble également penser le tribunal, puisqu’il prononcera des peines allant de 35 à 70 heures, selon le parcours de chacun, de travaux d’intérêt général.

 
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