Stéphane Place (correspondant à Bordeaux), édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Philippe LOPEZ / AFP
09h00, le 1er novembre 2024
Le gouvernement demande aux collectivités locales de trouver au moins cinq milliards d’euros d’économies pour boucler le budget 2025. En Gironde, un tel projet inquiète les élus locaux qui craignent de devoir prendre des décisions douloureuses.
Cinq milliards d’euros, c’est l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités locales dans le cadre de son projet de loi de finances pour 2025. Un coup qui équivaut à un véritable coup de massue pour le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic. « 15 millions d’euros, c’est par exemple ce que coûte la restauration scolaire à la ville. C’est aussi la masse salariale de toutes nos polices municipales et de nos médiateurs”, a-t-il déclaré sur Europe 1.
« 80 millions d’euros à retrouver dans le budget départemental »
A l’image du maire écologiste, de nombreux élus locaux de la région s’alarment de cette demande d’économies supplémentaires. A l’hôtel départemental, les calculs inquiètent tout autant le président de la Gironde, Jean-Luc Gleyze. « C’est 80 millions d’euros qu’il faudra trouver dans le budget départemental », constate-t-il.
Une somme qui « représente pratiquement quatre nouveaux collèges qu’on n’a pas pu construire. Cela fait 2 000 personnes handicapées qu’on cesserait de financer pour les accueillir», énumère le président socialiste.
Les choix douloureux redoutés
Le maire de différents centres de Talence, Emmanuel Sallaberry, dénonce également ces vidanges. “2 millions d’euros l’année prochaine, 2,5 millions en 2026 et 3 millions en 2027”, rapporte-t-il. Selon l’édile, “2 millions d’euros, c’est une année d’exploitation de la piscine, soit 90% des subventions versées à toutes les associations par la mairie”. « Je ne sais pas quoi retenir en tant que service public, et je n’ai aucune envie d’augmenter les impôts », appuie le maire.
En résumé, de droite comme de gauche, au-delà des étiquettes politiques, les élus locaux craignent de devoir faire des choix douloureux et l’impact de ces économies sur la commande publique.