Hospitalisé dans le garage, un patient interpelle le ministère de la Santé

Hospitalisé dans le garage, un patient interpelle le ministère de la Santé
Hospitalisé dans le garage, un patient interpelle le ministère de la Santé

En vacances en famille à Celles-en-Bassigny, Gérald Claudet a dû se rendre aux urgences de Langres pour finalement être hospitalisé au garage. Une situation « inacceptable » pour ce quadragénaire qui a décidé de faire appel au ministère de la Santé.

Gérald Claudet habite en Seine-et-Marne. Originaire de Celles-en-Bassigny, Gérald Claudet profite des vacances pour rendre visite à sa famille. Malheureusement, l’homme souffrait de douleurs au ventre. « J’ai demandé au SAMU de m’orienter au mieux entre le médecin de garde et les urgences de Langres. La décision a été prise de m’envoyer aux urgences pour faire des analyses. J’y suis entré le samedi 26 octobre vers 16 heures et l’équipe de l’hôpital m’a accueilli avec le plus grand soin. Après un scanner et une inflammation constatée au niveau de l’intestin, on m’a annoncé que j’allais être hospitalisé plusieurs jours », commence Gérald Claudet.

S’attendant à être transféré dans une chambre d’un service à l’étage, le quadragénaire a néanmoins passé sa première nuit aux urgences. Le personnel explique alors que l’hôpital manque de lits et qu’il est donc maintenu aux urgences. Il y passera également toute la journée du lendemain. Finalement, Gérald Claudet a été informé qu’il serait hospitalisé pendant au moins cinq jours et qu’il serait sans doute transféré ailleurs.

Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1 heure du matin, une infirmière l’a prévenu de son déménagement car le service avait besoin de sa place. « Ce sont des urgences donc je peux facilement comprendre pourquoi ils doivent me transférer. Mais je suis très surpris du moment où j’ai été déplacé mais je ne m’attendais certainement pas à ce qui s’est passé ensuite ! » En effet, en pleine nuit, le patient est transféré… au garage !

Gérald Claudet n’est pas prêt d’oublier son séjour à l’hôpital et est bien décidé à interpeller toutes les autorités.

“Je n’ai pas pu dormir un clin d’œil de la nuit”

« Je me suis retrouvé relégué dans un endroit au sol en béton brut découvert et taché, sans toilettes ni douches, sauf dans le couloir central attenant. Les lits y sont placés au fur et à mesure de l’arrivée des patients, séparés par des paravents recouverts d’un drap d’hôpital ! » La surprise est aussi brutale que la seule et unique nuit qu’il acceptera d’y passer. « Je n’ai pas pu fermer les yeux de toute la nuit, j’ai entendu le bruit d’une ventilation mécanique, accompagné d’un deuxième son strident rappelant des acouphènes résonnant dans cette pièce. Je télécharge une application pour mesurer le niveau sonore et on atteint 55 décibels ! »

Outré par cette situation, Gérald Claudet décide le lendemain qu’il ne passera pas deux nuits dans ce garage. « J’ai vu le médecin qui a seulement pu me dire qu’il avait compris et m’a donné une ordonnance. Mais il m’a prescrit des pilules qui entraînaient des complications intestinales et qui sont bien moins efficaces que les infusions ! »

“J’étais “garé” dans un endroit impropre aux soins”

Depuis, Gérald Claudet ne s’est pas emporté. « J’étais « garée » dans un endroit impropre aux soins et je me sentais considérée comme un animal ! Je n’ai que 45 ans, je m’en remettrai, mais je n’imagine pas une personne plus âgée, dans un état médical plus avancé, dans ce même endroit ! Même dans les hôpitaux de brousse en Afrique, nous ne ferions pas ça ! J’ai décidé de contacter par courrier la direction de cet hôpital, l’ARS du Grand Est et le Ministère de la Santé. Il est inacceptable qu’au 21e siècle, en , on accueille des patients dans de telles conditions et qu’on fasse travailler nos personnels soignants dans de telles conditions !

Agacé et inquiet, notamment pour sa famille qui habite le coin et pourrait vivre cette situation, Gérald Claudet est déterminé à aller jusqu’au bout de sa démarche. « Je suis prêt à revenir passer un séjour dans ce garage mais en compagnie du directeur de l’hôpital ou de l’ARS. J’invite ces personnes qui décident de fermer les lits à vivre cette expérience hors du commun. Ils n’ignorent pas la situation, des manifestations ont eu lieu mais sans grande réaction ni changement. Et c’est inacceptable ! »

Patricia Charmelot

 
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