Les militants libéraux étaient tout sourire. Ils ont même réservé une standing ovation à celui qu’ils n’osaient plus nommer depuis le dégel de 2018.
De trop fédéraliste, trop canadien, trop déconnecté, Philippe Couillard est redevenu le plus courageux, le plus ambitieux.
Les libéraux se sont réconciliés avec eux-mêmes, nous disent-ils.
La chute vertigineuse des intentions de vote de la CAQ et la montée en puissance du Parti québécois n’y sont pas étrangères.
Une fenêtre s’ouvre. Le PLQ ne compte pas rater ça.
Retour aux sources
Le chef par intérim Marc Tanguay vante le retour à la rigueur budgétaire.
Encore faut-il expliquer comment, avec un déficit de 11 milliards de dollars, cette rigueur ne mènera pas à l’austérité.
Pour l’instant, cela reste un slogan à double tranchant.
C’est le prochain patron qui décidera, tout le monde le sait.
Puis il y a eu ce plaidoyer de Philippe Couillard contre la démagogie et le populisme.
Un véritable réquisitoire contre le contenu actuel du débat sur l’immigration, la laïcité et le français.
Le virage nationaliste de Dominique Anglade est enterré.
La charrette avant les bœufs
Finalement, le Conseil général aura permis de finaliser la description de tâches du prochain chef libéral.
Le PLQ 2024 serait de centre droit, anti-identitaire, méfiant envers le nationalisme.
La logique voudrait que ce prochain leader fasse partie de ce mouvement.
Mais rien n’est moins sûr.
Pour renouer avec l’électorat francophone, il faudra proposer un moyen de rapatrier les fédéralistes nationalistes que la CAQ a séduits.
Ce sera le test des candidats possibles à la direction.
Et pour un parti qui se dit « le parti de l’économie », on ose espérer que le débat dépassera les vieilles recettes.
La nouvelle feuille de route du PLQ tient donc jusqu’à ce que les membres trouvent mieux dans la vision victorieuse de leur prochain chef.
Il faut voir comment Justin Trudeau a transformé l’ADN du PLC pour le comprendre.
