un effet JO sur la croissance attendu au troisième trimestre – 28/10/2024 à 07:37

un effet JO sur la croissance attendu au troisième trimestre – 28/10/2024 à 07:37
un effet JO sur la croissance attendu au troisième trimestre – 28/10/2024 à 07:37

L’effet JO aurait dû doper la croissance au troisième trimestre, dont l’Insee donnera mercredi la première estimation, mais la fin de l’année, voire le début 2025, devraient être bien plus moroses, selon les économistes.

L’Insee et la Banque de s’attendent à ce que la croissance atteigne 0,4 % cet été par rapport au printemps, pour un total annuel, selon l’Institut national de la statistique, de 1,1 %.

Un troisième trimestre en apparence pimpant donc – après +0,3% et +0,2% aux deux premiers trimestres – mais surtout alimenté, selon ces économistes, par l’effet des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) sur l’économie, au réglage d’environ 0,2 point.

Quelle était la composition des deux autres 0,2 points ? « La grande question » observe Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, « c’est la consommation des ménages », qui représente plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB).

Elle aurait pu être relancée par la forte baisse de l’inflation depuis ses sommets de 2022-2023 : elle est tombée à 1,1% en septembre sur un an, en dessous des 2% fixés comme objectif par la Banque centrale européenne (BCE).

Une reprise des achats immobiliers ne devrait pas encore se refléter dans les chiffres de l’été, car la BCE n’a commencé à baisser ses taux d’intérêt qu’en juin.

Quant à l’investissement des entreprises, il “souffre”, selon l’Insee, du fait notamment de “l’incertitude politique” de l’été, qui a paralysé les décisions de nombreux patrons, avant l’arrivée du gouvernement Barnier en septembre.

Une fois l’effet JOP dissipé, la croissance ralentira mécaniquement au quatrième trimestre. Il sera même nul, estime l’Insee. Charlotte de Montpellier anticipe de son côté une baisse de 0,1% du PIB, avant un premier trimestre 2025 en hausse de 0,1% ou moins.

Une récession caractérisée par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, Mme de Montpellier ne l’exclut donc pas au tournant de l’année. Le président du Medef Patrick Martin a lui-même émis la semaine dernière « le pronostic selon lequel nous sommes déjà légèrement en récession ».

– Le 4e trimestre commence mal –

D’autant que les enquêtes de confiance montrent un mauvais début de quatrième trimestre.

Le climat des affaires s’est dégradé en octobre en raison d'”une baisse significative du climat dans l’industrie”, a constaté jeudi l’Insee.

L’activité du secteur privé est tombée à son plus bas niveau depuis neuf mois, selon l’indice Flash PMI publié, également jeudi, par l’agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB). Quant au moral économique des ménages, il a baissé en octobre pour la première fois depuis avril, selon l’Insee.

Tariq Kamal Chaudhry, économiste au HCOB, prévoit une « croissance modeste » du PIB français au quatrième trimestre.

“La question géopolitique restera au premier plan dans les mois à venir”, prédit Charlotte de Montpellier, avec un probable “renouveau de la peur” en cas de victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine.

Pour elle, un « rebond » n’arrivera pas avant le second semestre 2025. L’économiste table sur une croissance de 0,7% soit 0,6% au total l’année prochaine. Le gouvernement table sur 1,1%, comme pour cette année, une prévision que Patrick Martin juge également « probablement très optimiste ».

“Notre prévision est cohérente et crédible, conforme à notre scénario budgétaire”, a assuré vendredi le ministre de l’Economie et des Finances Antoine Armand dans un entretien à l’AFP. Elle compte notamment sur la « désépargne » des ménages pour relancer la consommation.

Il n’en reste pas moins que « la pression se renforce » pour que le gouvernement adopte « en urgence » des mesures visant à remédier aux déséquilibres budgétaires », observe M. Chaudhry.

Alors que le budget 2025 prévoit 60 milliards d’efforts budgétaires, mais que le débat parlementaire à l’Assemblée nationale est actuellement chaotique, les agences de notation ont les yeux rivés sur la France : Fitch et Moody’s viennent de la placer sous « perspective négative », indiquant un avenir possible. dégradation de sa note, avec le risque d’une hausse supplémentaire du coût de la dette, si la situation ne s’améliore pas.

 
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