Il a vu naître et se développer la station, fondé son école de ski… Titou, la mémoire d’Auron, est décédé

Il a vu naître et se développer la station, fondé son école de ski… Titou, la mémoire d’Auron, est décédé
Il a vu naître et se développer la station, fondé son école de ski… Titou, la mémoire d’Auron, est décédé

Les riverains ne le verront plus déambuler dans la station, bâtons de ski à la main. Auron et Saint-Etienne-de-Tinée sont en deuil : le village et la station de Tinée viennent de perdre Étienne Murris, que tout le monde surnommait « Titou ». Il est décédé lundi matin à l’âge de 99 ans.

Un chiffre pour toutes les générations. « Il va manquer à beaucoup de gens, il connaissait les parents et grands-parents de tous les gens ici » résume un de ses amis.

Jusqu’au bout, il a tenu à marcher quotidiennement avec ses bâtons – il a refusé la canne – dans cette station qu’il a vu naître de ses yeux. Toujours prêt à lâcher une blague ou une anecdote, une histoire. « Il avait une mémoire phénoménale, assez étonnante : les mots, les gens… »note son ami.

Travail des champs et ski sur lattes

Il est co-fondateur de l’Ecole du ski français (ESF) à Auron. Belle matinée.

C’était “Titou”. Un personnage qui a vécu, incarné et témoigné de la transformation d’Auron, d’une vie d’alpage isolé à l’une des stations de ski les plus puissantes de la Côte d’Azur, attirant voitures et hôtels de luxe.

Étienne a grandi à Saint-Etienne-de-Tinée, élevé à la dure par sa grand-mère. Mais pouvait-il en être autrement, à cette époque, où nous (survivions) seulement grâce à un peu d’agriculture ? Son père avait également dû partir à Alès pour trouver du travail.

Son enfance est partagée entre le travail des champs et l’école où le professeur lui apprend à skier, ce qui est rare. Le ski n’en est qu’à sa préhistoire, nous fabriquons le matériel avec des lattes en tonneau que nous attachons avec des bouts de ficelle. Et on zigzague sur les bosses.

Co-fondateur de l’ESF d’Auron

« Titou » a vécu toutes les belles histoires qui ont marqué les familles locales. Le grand incendie de Saint-Etienne-de-Tinée en 1929. La naissance progressive d’Auron : la route d’accès en 1934, les premiers concours puis le téléphérique en 1937. Sous l’impulsion du maire, Maurice Rovery. « Un visionnaire, que « Titou » vénérait »souligne son ami.

Vient ensuite la guerre, la peur d’être envoyé en Allemagne pour des travaux forcés, puis l’évacuation du village lors de l’Armistice. Et la fin du conflit, et la création avec trois amis, Francis, Honoré et Nicoli, de l’Ecole du ski français (ESF) à Auron.

“Sa vie était la montagne”

Skieur redoutable, Étienne récupère ses clients dans les hôtels et fait des démonstrations de ski sur échasses. En plus des cours, il contribue à façonner des sentiers, il a été élu conseiller municipal pour plusieurs mandats, il a été secouriste, il a ouvert son premier magasin, La Hutte, puis Intersport.

L’été, il travaille une vingtaine d’années comme plagiste à Cannes, au Carlton. Mais ce n’est pas ce dont se souviennent ses proches. « Sa vie, c’était vraiment ça : la montagne, l’alpinisme, la ville, la station.témoigner ses filles, Chantal et Corine. Il a dit qu’il vivait au bon endroit et qu’il signerait pour la même vie, à 100 %.

Ses funérailles auront lieu ce vendredi, à 10h30, à l’église paroissiale de Saint-Etienne-de-Tinée.

 
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