comment une fête dans le jardin familial est devenue en dix ans une véritable fête

Rien ne prédisposait cette fratrie landaise à organiser un festival. Le nom qu’elle a donné à son événement, « Octofolies », est venu d’une plaisanterie. « Nous étions huit et nous avons fait un jeu de mots à la manière des Francofolies. Ça s’est arrêté là», sourit Rudy Guilhem-Ducléon. Sauf que la plaisanterie a continué. Cela fait maintenant dix ans qu’elle tourne, et même très sérieusement. Ce qui n’était au départ qu’un simple « rassemblement de famille et d’amis autour de la musique », fait de bric-à-brac dans le jardin de la maison familiale, s’est transformé en un véritable lieu de rencontre pour les mélomanes. actuel.


La fratrie Guilhem-Ducléon, à l’origine des Octofolies. De gauche à droite : Erwin, Stella, Emmy, Jeff (le plus jeune), Théo (l’aîné), Tiana, Rudy et Tom.

Famille Guilhem-Ducléon

Les cinq frères et trois sœurs Guilhem-Ducléon, dont dix ans séparent l’aîné de la benjamine, étaient bien connus dans le village de Pomarez (40). « Nos parents étaient médecins, donc nous étions facilement identifiables. » Adultes, ils se sont dispersés entre Bordeaux, La Réunion, la Guyane, Manchester… « Ensuite, nous avons eu envie de nous revoir. »

Mais il est difficile de réunir une famille nombreuse et des amis sauf pour un événement important. Ceci n’étant pas d’actualité en cette année 2014, ils l’ont créé. « Sur ce territoire chargé de tradition, il existe peu d’offres de musiques actuelles. Nous avons donc organisé une rencontre avec de l’électro, de la pop, du hip-hop… joués par les membres de la famille. » Dès le départ, Rudy a souhaité y ajouter une démarche éco-responsable. Des meubles en palettes sont apparus dans le jardin, la nourriture servie était locale et végétarienne…


Un flyer à l’ancienne, réalisé sur le logiciel Paint, pour la première édition, en 2014.

Octofolias

Artistes émergents

Grandes lignes tracées, les invitations ont été lancées grâce à un « Event » Facebook, avec un flyer dessiné sur Paint. Vieux. Cette première a attiré une soixantaine d’invités. Deux éditions plus tard, ce chiffre s’élève à 200. « Il y avait des voitures partout, on a fini par voir arriver les gendarmes, qui nous ont demandé de couper le son. » La fratrie se rend compte d’une évidence : le jardin de leur enfance n’est plus adapté à l’événement…


Mezerg faisait partie de l’édition 2019, dans le cadre privilégié des arènes de Pomarez.

Juliette Bertrand

En 2017, l’association Octofolies est née, l’équipe s’agrandit et se professionnalise. Avec le soutien de la mairie, la fête, désormais ouverte à tous, s’est tenue à la salle des fêtes, avant, l’année suivante, d’investir les arènes de Pomarez. Toujours dans l’objectif de faire venir des artistes émergents, de qualité, dans un esprit bon enfant et éco-responsable. 2019 marque l’apogée de ce modèle, avec entre autres l’arrivée de Mezerg, qui aujourd’hui tourne en festivals et remplit l’Olympia.

L’année où tout change

Puis est arrivée 2020, avec sa pandémie et sa nouvelle équipe municipale, beaucoup moins prompte à suivre cette partition. « Pourtant, nous avons redoublé d’efforts pour rassembler le plus possible, en impliquant la population, en ouvrant nos menus à autre chose que végétarien, en élargissant notre horizon musical à des rythmes plus dansants… » Mais cela n’a pas suffi.

Les Octofolies quittent alors les Landes et proposent des concerts ponctuels dans des lieux originaux du Sud-Ouest. « Mais il nous manquait notre événement phare », concède Rudy. Ce qui leur manquait surtout, c’était un lieu d’accueil des artistes et du public. « Nous avons remarqué que le Château La Grave Béchade, à Baleyssagues (47), likait fréquemment nos publications sur Instagram. J’ai contacté Virginie Gouault, la responsable du tourisme et des communications, qui m’a dit qu’elle était très intéressée à accueillir notre projet. »

Le festival veut prouver qu’on peut allier fête et écologie.


Le festival veut prouver qu’on peut allier fête et écologie.

Octofolias

« Nous souhaitons garder un festival à taille humaine et un esprit familial dans l’organisation. Notre capacité est de 500 personnes par jour. Nous n’irons pas plus haut »

Nouveau port d’attache

L’édition test dans ce nouvel environnement, en 2022, a été un succès, avec une formule adaptée au lieu : les soirées du vendredi et du samedi sont consacrées à la musique, tandis que le dimanche est une journée portes ouvertes au château, avec des expositions, un marché artisanal. , etc. Un jour où, devant un café, de jeunes fêtards aux yeux collés pour avoir trop peu dormi et Josette, 75 ans, venue en voisine, se retrouvent devant un café. « Tout le monde a adoré ce moment où nos publics se mélangeaient. Nous avons donc conservé ce format. »

Le dimanche est consacré à une journée portes ouvertes, avec un marché artisanal.


Le dimanche est consacré à une journée portes ouvertes, avec un marché artisanal.

Octofolias

Les Octofolies espèrent-elles grandir un peu ? « Non, nous souhaitons garder un festival à taille humaine et un esprit familial dans l’organisation. Notre capacité est de 500 personnes par jour. Nous n’irons pas plus haut. »

Pratique

Du vendredi 31 mai, à 14h, au dimanche 2 juin, à 18h, au Château La Grave Béchade, à Baleyssagues (47). Pass prévente 3 jours : 59 euros. Les locaux peuvent acheter un ticket 1 journée pour 15 euros (Communauté de communes du Pays de Duras et communes limitrophes ; envoyer un justificatif de domicile à [email protected]). Informations complètes et programmation sur www.octofolies.org ou sur la page Facebook du Festival Octofolies 2024.

 
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