l’essentiel
Les ministres Agnès Pannier-Runacher, Fabrice Loher et Olga Givernet ont présenté la planification maritime. Il s’agit d’une décision de l’État pour répondre à toutes les problématiques liées à la mer et aux activités qui y sont liées, dont la pêche et l’aquaculture. Cette décision prévoit notamment le développement de l’éolien offshore, prévoyant notamment le lancement du dixième appel d’offres relatif à l’installation de parcs éoliens offshore (AO10), ainsi que l’aménagement de zones fortes de protection de la biodiversité en mer. Trois secteurs sont concernés dans le Golfe du Lion.
Les ministres ont finalement et contre toute attente adopté une décision ambitieuse à la fin de la semaine dernière. Cela inclut notamment les secteurs d’étude pour l’aménagement de zones de protection fortes de la biodiversité en mer, afin de couvrir, d’ici 2030, 10 % de l’espace maritime français, conformément aux engagements pris dans la stratégie. National pour la Biodiversité. Le Golfe du Lion est évidemment concerné.
Cette cartographie permettra de lancer dans les prochains mois le dixième appel d’offres relatif à l’installation de parcs éoliens offshore (AO10) pour une puissance totale de 8 à 10 GW avec pour objectif une allocation à l’automne 2026. Des études en mer seront menées par l’État dans ces zones à partir de cet automne. Cet appel d’offres devrait permettre d’atteindre l’objectif de 18 GW en service en 2035. Il s’agit d’une étape importante pour atteindre la neutralité carbone et renforcer la souveraineté énergétique de la France, qui contribuera, par ses retombées industrielles et fiscales, au développement de activités maritimes et emploi. L’AO10 (appel d’offres) intégrera notamment les travaux menés suite au règlement européen pour une industrie « net zéro » pour soutenir une industrie européenne résiliente et sûre, dotée de normes sociales vertueuses et conforme aux exigences européennes. C’est la théorie et le projet défendu par le gouvernement.
Concrètement, comme en témoigne la carte qui concerne notre littoral méditerranéen, trois secteurs sont concernés à court et moyen terme voire à l’horizon 2050 le long de notre littoral, de Leucate à Agde. Concernant l’Aude, l’un de ces secteurs est situé au large de Gruissan (GLC sur la carte), et constitue l’une des zones prioritaires pour l’éolien offshore d’ici 10 ans. Une autre zone prioritaire, mais cette fois à plus long terme, c’est-à-dire d’ici 2050, se dessine également au large de Leucate (GLO).
Mais ce qui intrigue, les « off », les opérateurs en tout genre, qu’ils soient pêcheurs, producteurs, etc. c’est le fait que si un carrefour existe déjà vers Port-La Nouvelle pour les éoliennes flottantes expérimentales qui seront (bientôt) lancées à l’eau, on parle d’une zone d’amerrissage à Fos-sur-Mer.
Dans une région Sud Paca qui ne recevra pas d’éoliennes, mais sert déjà de base stratégique de construction.
Objectivement, dans la mesure où ces décisions viennent d’être prises, avec du retard d’ailleurs (la décision aurait dû être prise le 26 septembre) et alors qu’un plan de pêche Westmed assez rigide se négocie en Méditerranée, il n’est pas étonnant que que tous les interlocuteurs choisissent de prendre un temps de réflexion.
Il est rassurant de constater que le secteur de l’éolien offshore et des ENR a de beaux jours devant lui, à long terme. Sauf bouleversement politico-climatique.
France